Après les États-Unis, l’Allemagne et l’Italie ont lancé mercredi un appel similaire à leurs citoyens présents dans le pays. Ces recommandations interviennent dans un contexte de forte dégradation sécuritaire, alors que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda, intensifie ses attaques contre les convois de ravitaillement destinés à Bamako.
Depuis plusieurs semaines, les camions transportant du carburant vers la capitale sont régulièrement pris pour cible, provoquant une grave pénurie d’essence. Cette situation complique chaque jour davantage la vie des habitants, confrontés à la flambée des prix sur le marché noir et à la rationnement de la vente de carburant.
Ce jeudi 30 octobre au matin, plusieurs comptes proches du pouvoir malien ont publié sur les réseaux sociaux des images de camions-citernes escortés par l’armée. Selon ces sources, un convoi de carburant serait arrivé dans la nuit à Bamako, où la situation demeure critique.
Dans la capitale, la circulation est quasiment paralysée. La plupart des véhicules sont à l’arrêt, et seules une trentaine de bus “solidaires” ont été mis en service, d’après l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM).
Depuis le début du mois de septembre, le Jnim a imposé un embargo autour de Bamako, ciblant les approvisionnements en provenance des pays voisins. Ces attaques ont entraîné des coupures d’électricité récurrentes, la fermeture d’écoles et un ralentissement généralisé de l’économie. La dernière attaque connue a eu lieu mardi, à environ 50 kilomètres de Kati, ville stratégique abritant une importante garnison militaire proche du pouvoir de transition.
Toujours selon les canaux de communication pro-junte, le Niger aurait ordonné l’envoi d’une centaine de citernes de carburant pour venir en aide au Mali. Dans le même temps, plusieurs voix s’élèvent pour appeler à un sursaut régional face à la crise. Le chercheur sénégalais Alioune Tine a notamment plaidé pour une « solidarité africaine au-delà de l’AES », l’Alliance des États du Sahel regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. L’appel de l’Allemagne et de l’Italie à leurs ressortissants marque ainsi une nouvelle étape dans les inquiétudes internationales concernant la détérioration sécuritaire et humanitaire au Mali, où la population subit de plein fouet les effets de l’embargo imposé par les groupes armés.
