La disparition inquiétante de Yeri Bocoum, vice-président de l’Association des Professionnels des Médias Sociaux et WebActeurs à Bamako, soulève de nombreuses questions. Aperçu pour la dernière fois le vendredi 7 juin 2024, alors qu’il couvrait une marche organisée par le collectif « Synergie d’action pour le Mali », une plateforme d’opposants protestant contre la vie chère et les délestages, il reste introuvable.
Bien que la manifestation n’ait pas été autorisée, et malgré l’absence d’une grande foule, les participants les plus audacieux ont été dispersés par un impressionnant dispositif de sécurité. Plus tard, Yeri Bocoum a été enlevé devant son domicile par des individus non identifiés selon les informations recueillies auprès de ses proches.
Cet incident intervient dans un contexte de recrudescence des enlèvements à Bamako, où la sécurité des webacteurs et des professionnels des médias est véritablement mise à mal. À peine un mois plus tôt, un conseiller proche du Premier ministre, également webactiviste, Amara Bathily, avait subi un sort similaire. Bien que relâché, les motifs de son enlèvement et l’identité de ses ravisseurs restent inconnus.
Amara Bathily, fervent défenseur du Premier ministre sur les réseaux sociaux, avait pour habitude de critiquer ouvertement ses opposants. La récurrence de ces enlèvements commence à susciter de sérieuses inquiétudes quant à la liberté d’expression au Mali.
Les victimes relâchées choisissent souvent de garder le silence sur leur expérience, ce qui alimente davantage le climat de peur et d’incertitude. Des acteurs politiques ont appelé les autorités à prendre des mesures immédiates pour enquêter sur ces incidents et assurer que de telles violations des droits ne se reproduisent plus.
La communauté des webacteurs et des médias sociaux, tout comme de nombreux citoyens, attend des réponses et des actions concrètes pour mettre fin à cette série d’enlèvements inquiétants.