« Quand on n’a pas vécu les mêmes histoires, on ne peut pas avoir les mêmes souvenirs » dit l’adage. Mais lorsque quelqu’un, ayant partagé ces mêmes histoires, tente de les réécrire à son avantage, alors nous basculons dans l’imposture. C’est bien de cela qu’il s’agit avec Macky Sall et son récent livre L’Afrique au cœur, relayé par une interview dans la presse en ligne, où l’ancien président se livre à un exercice de falsification historique.
Dans son récit, Macky Sall réécrit l’histoire de l’Alliance Pour la République (APR) en effaçant délibérément le rôle déterminant de feu Maître Alioune Badara Cissé (ABC), son compagnon de route, mentor et principal architecte du parti. Une mémoire sélective ou un oubli coupable. L’omission n’est pas anodine : elle relève d’une volonté manifeste d’effacer celui sans qui Macky Sall n’aurait jamais conquis le pouvoir. L’histoire politique de Macky Sall — son ascension, sa structuration partisane et sa victoire en 2012 — demeure indissociable d’Alioune Badara Cissé, artisan de l’idée, rédacteur des statuts et véritable moteur intellectuel de l’APR. Lors du décès d’ABC, Macky Sall l’avait réduit à un simple « compagnon ». Aujourd’hui, il le fait disparaître totalement de son récit, comme si l’histoire de l’APR commençait et finissait avec lui seul.
A la page 41, Macky Sall raconte une grossièreté sur les couleurs du parti en disant : « Pour être identifié et porter les couleurs de mon nouveau parti, il me fallait un logo et un slogan… Mon épouse, toujours bonne conseillère, a eu l’idée de combiner le marron et le beige… » Cette version est totalement fausse et relève de la pure invention. La véritable histoire est qu’en décembre 2008, après le lancement du directoire du parti sous la coordination d’ABC, ce dernier proposa à Macky Sall d’entamer une tournée nationale à partir de Mbacké, afin de solliciter les bénédictions du Khalife général des mourides, Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké. À cette occasion, le Khalife leur offrit deux paires de babouches, l’une marron, l’autre beige. Sortant de la demeure du guide religieux, ABC se tourna vers Macky et déclara : «Jambaar, souniou couleurou parti feegn na ». « Voilà les couleurs de notre parti. » Ainsi naquirent le marron et le beige de l’APR.
Contrairement à la version qu’il publie, Macky Sall n’a jamais eu l’intention initiale de créer un parti politique. En disgrâce au PDS, il envisageait plutôt de quitter le pays pour s’installer aux États-Unis avec sa famille, sinon de créer un mouvement et de soutenir un autre candidat de l’opposition à la présidentielle de 2012. C’est ABC qui, lucide et courageux, le convainquit de rester, de résister à Wade et d’assumer sa destinée politique. Macky Sall lui confia d’ailleurs solennellement le 1er décembre 2008 dans un hôtel de Dakar : « Je mets mon destin politique entre les mains de Maître Alioune Badara Cissé. »
Abordant la soirée électorale du 25 mars 2012, Macky Sall affirme à la page 44 : « Ce soir-là, je me trouvais avec mon épouse à l’hôtel Radisson… Le président Wade m’a appelé vers 21h pour me féliciter. » Là encore, la vérité est tout autre. Il est à rappeler que c’est Ousmane Ngom qui appela ABC, lui demandant le numéro sur lequel Macky était joignable, car Abdoulaye Wade souhaitait lui annoncer sa victoire. ABC transmit le numéro, puis appela Macky pour l’avertir du coup de fil imminent. C’est ainsi que se déroula la scène historique du 25 mars 2012, non pas dans l’intimité feutrée d’un hôtel, mais grâce à l’entremise d’ABC, le grand oublié du récit officiel.
Plus grave encore, quand Macky Sall s’essaie à l’auto-évaluation de quelques chapitres des politiques publiques déroulées sous son magistère,, il affirme aux pages 58-59 sur la question de l’assainissement : « Au Sénégal, le système d’assainissement est en partie achevé, notamment dans les villes où il atteint un taux de 88,9 %. » Une affirmation est totalement déconnectée de la réalité. En effet, le Programme d’assainissement de dix villes (Dakar, Saint-Louis, Pikine, Louga, Rufisque, Tivaouane, Matam, Kaolack, Tambacounda et Touba), doté de plus de 70 milliards de FCFA, n’a jamais produit de résultats probants. Les réseaux d’égouts, stations de pompage et d’épuration promis sont restés inachevés. À Saint-Louis, notamment dans le quartier de Pikine (près de 100 000 habitants), les ménages ont été invités à verser la somme de 36 000 F CFA pour leur raccordement, sans qu’aucun branchement réel ne soit réalisé. Le constat est le même partout : zéro impact, zéro transparence. Il est urgent que les nouvelles autorités ordonnent un audit complet de ce programme et restituent les sommes perçues aux citoyens victimes de ce qu’on pourrait qualifier d’une arnaque d’Etat. Quant au monde rural, parler d’un taux d’assainissement de 62 % relève de la pure mystification. Il n’existe aucun réseau collectif d’assainissement dans les villages sénégalais. Les rares foyers disposant de toilettes creusent des fosses perdues, un luxe encore inaccessible pour beaucoup.
À travers L’Afrique au cœur, Macky Sall ne livre pas un témoignage sincère, mais une opération de blanchiment politique et moral. Ce récit, sans épaisseur intellectuelle, truffé d’omissions et de contre-vérités, trahit un homme en quête de justification et de postérité. Mais la mémoire collective ne se manipule pas. Alioune Badara Cissé reste vivant par son œuvre, son courage et sa loyauté. L’histoire retiendra les faits, pas les fables.
*Benoit SENE, ancien Chef de Cabinet de feu Alioune Badara Cissé
QUE DIEU NOUS PRÉSERVE DE CES MAUDITS KULUNAS, VAURIENS, VOLEURS, MANIPULATEURS, CRIMINELS, MENTEURS SANS VERGOGNE AVEC LEURS COMPLICES ET SUPPORTERS.
JUSTICE ⚖️⚖️⚖️ POUR LE SÉNÉGAL 🇸🇳.
VIVE UN SÉNÉGAL 🇸🇳 JUSTE ET PROSPÈRE INCH’ALLAH, AMINE 🙏🙏
Macky est un sale menteur doublé de pathétique
Ça devient dramatique. C est comme s il était présent partout. Pourquoi cette haine après avoir remporté les élections haut la main. Je vous suggère de travailler et de laisser les gens respirer. Vous êtes jeunes et capables de soulever des montagnes
On vous fait confiance. Au travail
Paix à l’âme de ABC