Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a détaillé mardi devant les parlementaires les raisons ayant motivé le recours aux décrets d’avance dans le cadre de l’examen du deuxième projet de Loi de finances rectificative (LFR). Cette démarche vise à adapter l’exécution budgétaire aux nouvelles réalités institutionnelles et à couvrir des impératifs sécuritaires et sociaux jugés prioritaires.
L’architecture gouvernementale issue du remaniement ministériel du 6 septembre 2025 a entraîné une perturbation nécessitant des ajustements techniques. Pour pallier cette situation et assurer la continuité de l’État, des arrêtés et décrets de transfert de crédit ont été mobilisés. Selon les explications fournies par l’argentier de l’État, ces mécanismes ont permis de prendre en charge « des besoins urgents des populations » en attendant la régularisation par la voie législative.
Dans le détail des affectations, une part significative des ressources a été allouée à la défense et à la santé. Le ministre a évoqué un décret relatif au programme d’acquisition de véhicules de combat d’infanterie pour une enveloppe de 11 milliards 825 millions de FCFA. Parallèlement, le Fonds de calamité a été doté de 8 milliards de FCFA pour anticiper les imprévus. Le secteur de la santé bénéficie également de ces fonds, avec 12 milliards 440 millions de FCFA destinés à l’achèvement des travaux de la polyclinique de l’hôpital Principal de Dakar.
Le volet éducatif concentre également d’importants investissements via la réaffectation de prévisions de tirage. Ces ajustements budgétaires, qui font écho aux débats récents sur la gestion des ressources internes et externes, concernent la construction de 46 lycées pour un montant de 36 milliards 980 millions de FCFA et d’écoles élémentaires pour près de 5 milliards de FCFA. Comme rapporté par Sud Quotidien, Cheikh Diba a précisé que ces fonds couvrent aussi la construction de 46 collèges d’enseignement (7,996 milliards FCFA) et l’équipement des universités publiques (13,632 milliards FCFA), incluant l’Université Souleymane Niang de Matam.
Un vaste programme d’infrastructures scolaires est également intégré, comprenant 2500 salles de classe, des blocs administratifs et d’hygiène, ainsi que des raccordements au réseau d’eau, pour un total de 25 milliards de FCFA. Cette rigueur dans l’allocation des ressources rejoint les directives sur l’urgence de l’action publique en matière de finances. Le ministre a insisté sur le fait que l’adoption de cette LFR, même en fin d’exercice, demeure indispensable pour garantir la transparence et satisfaire aux exigences de redevabilité.