« Liberté d’expression Piétinée Au Sénnégal » – Coordonnateur de la RV – France*

Irruption des forces de l’ordre dans les studios de deux maisons de presse pour stopper des interviews et embarquer les journalistes. Notre pays sombre dans une dérive préoccupante, où les principes les plus élémentaires de l’État de droit semblent désormais relégués au second plan.

Depuis quand un citoyen, présumé innocent, peut-il être privé du droit fondamental à la parole, sous prétexte qu’il est en fuite ? Depuis quand la voix d’un accusé devient-elle un crime en soi ?
Sommes-nous encore dans une République digne de ce nom, ou avons-nous basculé dans un régime où l’arbitraire se substitue au droit ?

Faut-il rappeler au monde ; et à nous-mêmes, que l’Américain Edward Snowden, inculpé pour espionnage, vol et usage illégal de biens gouvernementaux, a pu, depuis son exil, accorder des entretiens à de grands médias internationaux, y compris américains, sans qu’aucune force de l’ordre ne vienne interrompre les plateaux ni intimider les journalistes ?

Cet homme, pourtant déclaré ennemi public numéro un, a bénéficié du respect minimal dû à tout être humain : celui de pouvoir s’exprimer.

Ce qui se déroule aujourd’hui sous nos yeux, dans le silence assourdissant d’une partie des intellectuels et du corps journalistique, est d’une gravité inouïe.

L’indifférence de ceux qui devraient être les premiers gardiens de la liberté d’expression est un renoncement collectif, une faute historique.

Chaque jour, les libertés individuelles se rétrécissent. Chaque jour, la parole se fait plus dangereuse, plus suspecte.

À ce rythme, que restera-t-il de notre démocratie, si même le droit de parler devient une audace répréhensible ?

Et pourtant, la mémoire est encore fraîche : n’avons-nous pas vu, il y a peu, un journaliste, aujourd’hui recompensé par la direction de l’audiovisuel public national, interviewer des inculpés recherchés, présentés alors comme membres des soi-disant « Forces spéciales », sans qu’aucune autorité ne s’en émeuve ?

N’avons-nous pas souvenance d’un ancien capitaine de la gendarmerie nationale, trahissant le secret d’une enquête, alors poursuivi par sa hiérarchie, qui a pu librement s’exprimer dans les médias, sans que cela ne soulève la moindre tempête ?

Pourquoi, aujourd’hui, ce deux poids deux mesures ? Pourquoi cette amnésie volontaire et sélective ?
Pourquoi ce mépris soudain pour les principes que l’on prétendait défendre hier avec ferveur ?

Nous ne pouvons, nous ne devons pas, accepter cette normalisation de l’arbitraire.

La liberté d’expression n’est pas un privilège que l’État accorde ou retire selon ses humeurs : elle est un droit inaliénable, le socle même de toute République véritable.

Faaté xaju fii waay !

Soutien inconditionnel à Maimouna Ndour Faye et Babacar Fall

Aly BATHILY*

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Un commentaire

  1. Deux pelés et trois tondus hal pular qui s’agitent en France dans l’optique d’une probable accession de Tas á la magistrature suprême, vous perdez votre temps mes amis.


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