Leumbeul = Striptease : Le sexe travestit la musique sénégalaise

Historiquement, « le striptease » est une danse au cours de laquelle, la femme se déshabille de façon aguicheuse devant un spectacle de mâles (hommes) en soif de liqueur et de libido. Il tenait dans des cabarets devenus aujourd’hui des clubs privés fermés.

Avec l’avènement de la télévision et le boom de la danse urbaine en Occident et aux Etats-Unis, « le striptease » qui se tenait en guichet fermé est sorti de sa sphère privée pour marquer de son empreinte dans les clips et chorégraphies de beaucoup d’artistes de la musique internationale.

C’est ainsi que petit à petit le corps de la femme est devenue l’élément essentiel de leurs chorégraphies publiques.

Aujourd’hui, force est de constater que le sexe a pris énormément de place dans la culture. Partout à travers le monde, l’exhibition du corps de la femme est devenue la denrée la plus vendable au monde.

Aujourd’hui beaucoup dans le milieu du divertissement, pensent que pour être riche et connu, il faut utiliser le sexe et le corps de la femme. Aujourd’hui pour qu’un artiste ait des millions de vues sur YouTube, il faut qui ait du sexe dans son clip. Aujourd’hui là où il y a plus d’exhibition, notons que c’est le sexe qui a vendu l’album de l’artiste et non le contraire. Ce n’est ni les paroles de sa musique, ni la composition, c’est avant tout la chorégraphie de la scène musicale. Tant qu’il y a autant de femmes nues et de la scène érotique, c’est Top pour vendre son album !!!

Au Sénégal, « le Leumbeul » qui est aussi une forme de « striptease », était organisé dans des maisons entre femmes uniquement. Elle est diamétralement opposé du Sabar traditionnel sénégalais, cette danse au cours de laquelle les femmes vêtues de leurs plus beaux habits, en général c’était un grand boubou en basin amidonné sous lequel est porté deux à trois pagnes tissés en coton qui leur permettaient de faire des chorégraphies dignes de la danse des femmes léboues.

Malheureusement, cette danse traditionnelle qu’est « le Sabar » commence à perdre petit à petit sa valeur et sa place au grand bénéfice du « Leumbeul », ce nouveau phénomène d’exhibition à connotation érotique du cops de la femme sénégalaise.

Elle est devenue de plus en plus perverse sur la scène publique. Elle a pris une ampleur exorbitante au point où il est devenu quasiment rare de voir nos danses traditionnelles sur les chaînes de télévision et dans les clips de beaucoup d’artistes sénégalais.

Sans nous en rendre compte, cette exhibition est entrain de tuer petit à petit notre culture sénégalaise. Aujourd’hui, aucun clip sénégalais ne s’affiche à la télévision sans qu’il n’y ait utilisation du corps de la femme en « Leumbeul striptease ».

Quand on ne sait pas d’où l’on vient forcément on se perd en chemin. Notre identité culturelle est notre trésor commun. Elle doit être préservée par tout le monde. A force de laisser faire/passer, un jour viendra où il sera trop tard pour recarder les choses.

Artistes Sénégalais ! Surtout la jeune génération – s’il vous plaît préserver ce legs que vos pères et mères artistes vous ont laissé. Vous vous devez de le magnifier dans vos clips en veillant à ne pas le pervertir. Sinon la génération suivante n’en héritera rien de bon.

Une culture qui ne se perpétue pas – meurt !!!

Plume Citoyenne
Marem KANTE

Mardi 23 août 2022

2 COMMENTAIRES
  • Lamine Diop

    Conséquences les femmes n’ont plus de valeur.
    Elles sont devenues marchandises achetées et vendues au plus offrant.
    Après avoir goûté au fruit défendu beaucoup passent à autre chose en laissant la marchandise derrière déjà prête être revendus

  • Ngom!

    Merci

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