Excellence,
Par le biais d’une partie de la presse nationale qui vous aurait cité, il m’a été donné de recueillir votre appréhension suffisamment univoque sur la problématique de l’action syndicale au Sénégal.
Vous auriez soutenu Excellence, ce qui suit : « Il ya quelques 300.000 salariés sur une population sénégalaise estimée à 14 Millions de personnes. Les syndicalistes représentent une « minorité ».C’est pour cette raison que vous auriez conclu votre propos en soutenant : « Je n’interviendrai pas entre les syndicats et leurs différents Ministres ». Excellence, je voudrais juste vous exprimer mon inquiétude en tant que citoyen et travailleur syndiqué, quant au climat tendu entre Etat du Sénégal et organisations syndicales (surtout enseignantes). Je vous rappelle qu’il ya une accalmie à l’heure actuelle, surtout entre votre gouvernement et les syndicats d’enseignants en attendant la concrétisation des engagements de l’Etat.
En conséquence Excellence, permettez moi de vous soumettre ces quelques rappels espérant que vous y accordiez votre attention en reconsidérant votre position vis-à-vis des revendications syndicales qui existent et existeront toujours dans toutes les démocraties au Monde. Excellence, le syndicalisme a pris une part importante dans l’affirmation d’un Mouvement Syndical en Afrique francophone sub-saharienne. Il a aussi activement participé à beaucoup d’alternances politiques.
Il repose sur la convention internationale de l’OIT. Le syndicalisme vise à unifier et à défendre l’intérêt général. C’est une action militante qui cherche à atteindre des buts. Pour des raisons historiques, le « syndicalisme »s’applique, dans son sens courant, à l’action au sein des syndicats de salariés, et par extension, à celle des organisations de revendications étudiantes, lycéennes et professionnelles. Vous conviendrez donc avec moi, Excellence, que dans toutes les sociétés démocratiques et qui tendent vers la promotion des libertés et la consolidation de l’Etat de droit, le syndicalisme s’impose et se déroule.
A ce propos, Guy CAIRE et Thomas LOWIT sont on ne peut plus tranchés quand ils déclarent :« L’histoire du mouvement syndical peut être décrite selon une démarche ternaire :sa naissance qui s’opère dans une période où il lui faut faire reconnaitre sa légalité, son essor se réalise ensuite dans le cadre d’une législation qui définit sa nature et son domaine d’intervention ; son institutionnalisation se marque enfin par une consécration constitutionnelle au plan national et plus généralement par la mise en place à différents niveaux-y compris au niveau international avec l’OIT-de structures tripartites ».
Il est donc utile de rappeler Excellence, que les acquis syndicaux d’aujourd’hui sont dispensés de toute remise en cause puisque tout est parti du mouvement ouvrier des grandes Nations telles que l’Allemagne, la Grande Bretagne, la France…Partout, les premières manifestations spécifiquement ouvrières ont été violemment réprimées et cela s’est étendu à travers toutes les démocraties occidentales y compris à celles d’Afrique. Le droit au travail et aux libertés sont mentionnés à l’article 8 de la Constitution du 22 janvier 2001.Et, l’article 25 va plus loin « La liberté de créer des associations syndicales ou des organisations professionnelles est reconnue à tous les travailleurs… ».Parler donc de minorité dans ce contexte, c’est faire hors sujet.
Par conséquent, un employeur, fut-il l’Etat, n’a pas le droit de s’ingérer dans les affaires d’un syndicat ; cf. article 25 de la Constitution de 2001 et articles 6-8 et 16-21 du Code du travail. De mon point de vue Excellence, le Président doit écouter, recueillir les revendications syndicales pour chercher la bonne information et enfin trancher de façon absolument objective. Une telle attitude était très prisée par votre prédécesseur, Me Wade. Et son courage lui a souvent permis de trouver de forts consensus avec les syndicats. Par rapport à cette réalité, il serait opportun pour vous Excellence, de vous inscrire dans la continuité en adoptant ce principe du Président Wade.
Le droit de grève est consacré par la Constitution ; toutefois, et vous le savez très bien Excellence, des périodes de préavis plus longues et le recours obligatoire à l’arbitrage neutralisent ce droit. Et jusque là, Excellence, votre arbitrage se fait désirer malgré votre volonté politique affichée d’avoir créé le département ministériel ainsi qu’un haut conseil du dialogue social. Encore une fois Excellence, je vous interpelle et vous en conjure très respectueusement, veuillez recevoir les syndicats (enseignement, santé, justice, transport, tourisme…), écoutez les, parlez leur et vous vous rendrez compte des résultats obtenus. La grève devrait constituer un ultime recours pour tous les travailleurs sénégalais, dans ce contexte marqué par l’impérieux besoin pour vous et votre gouvernement, de dérouler tranquillement et de réussir le PSE. Même si au Sénégal, la Constitution stipule, « Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois ; il ne peut en aucun cas ni porter atteinte à la liberté de travail, ni mettre l’entreprise en péril. »Les situations de grève doivent être évitées dans tout pays qui se veut émergent.
Sous ce rapport Excellence, je considère que votre entrevue avec les organisations syndicales pourrait s’avérer agréablement bénéfique quant aux résultats qui en découleraient. Osons le dire Excellence, lorsque le processus de conciliation entre les syndicats et leur tutelle échoue; la grève devient inévitable et légale. C’est cette situation que vit actuellement le secteur de l’éducation. Enfin le rapport de forces Travailleurs, Etat, Patronnât demeure primordial pour l’obtention des victoires sociales dans une démocratie ;il participe aussi activement dans l’essentiel des alternances politiques des grandes démocraties comme la nôtre .C’est un éternel recommencement ;n’est ce pas Excellence Monsieur le Président de la République ?
VEUILLEZ RECEVOIR MES SALUTATIONS LES PLUS FRATERNELLES.
Mamadou Biguine GUEYE.
FATICK.
Oui je crois k ceci peut aider le prsdt a régler ces problèmes