Les Sénégalais de France face à la Tabaski : Une célébration loin de leurs racines
En France, 11 jours fériés légaux sont énumérés par le Code du Travail, mais aucun congé n’est prévu pour les fêtes religieuses musulmanes, juives ou orthodoxes. Toutefois, un salarié peut s’absenter si l’employeur donne son accord, sans avoir à justifier le motif.
La fête de l’Aïd el-Kébir (Tabaski) en France ne suscite pas le même enthousiasme chez les Sénégalais vivant dans ce pays. Un avantage notable est de prier le même jour, la grande mosquée définissant la date unique, contrairement au Sénégal où chaque confrérie suit ses propres règles.
Le jour de la Tabaski passe inaperçu en France, ne se distinguant pas des autres jours de la semaine. De nombreux Sénégalais résidant à Paris consacrent quelques heures à la prière du matin, fixée par la grande mosquée à 7h 30 ou 8h 15, avant de se rendre à leur lieu de travail.
L’absence d’ambiance festive avant la fête et le vide émotionnel engendré par cette situation sont palpables. Les boubous sont portés pour témoigner à distance de la journée festive, célébrée par des millions de Sénégalais et de musulmans dans le monde.
Certains ressentent une souffrance de rester en France au lieu de vivre ce moment important dans leur pays d’origine. Les rencontres familiales sont souvent différées au weekend suivant la Tabaski, à condition que les salariés dans les métiers de bouche puissent se libérer.
Les Sénégalais vivant avec leur famille cherchent à recréer un « little Sénégal » pour retrouver un semblant de communauté. Les prix des moutons de Tabaski ne dépassent généralement pas 300€.
Dans les quartiers à forte population musulmane, des parents demandent une autorisation d’absence pour leurs enfants afin qu’ils puissent s’imprégner de leur culture religieuse. Comparée à Noël, où tous les commerces sont fermés et les familles se retrouvent, la Tabaski ne bénéficie pas du même traitement en France.
De plus, la cherté des billets d’avion à l’approche de la Tabaski empêche souvent les Sénégalais de revenir fêter dans leur pays d’origine. L’immigration présente ainsi sa part de souffrance, l’absence de moments solennels et de communion contribuant à une perte d’identité et de bien-être.