Les mots forts d’Habib BÈYE sur le ramadan dans le football professionnel
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Ce samedi 1 mars, une partie des musulmans du monde ont commencé le jeûne. C’est le cas en France, après l’annonce de la grande mosquée de Paris, que le mois sacré débute ce samedi. Dans le championnat français de Ligue 1, la question de la pratique du ramadan et de son impact sur les performances revient toujours en cette période de l’année. Interrogé sur le sujet, Habib Beye, l’ancien coach de Red Star, aujourd’hui sur le banc du Stade Rennais, avait livré son avis clair et net sur le sujet.
Le mois de ramadan est parfois source de conflit entre les entraineurs et les joueurs de confession musulmane dans le championnat français. Le nouveau coach du Stade rennais, Habib Beye, avait déjà tranché sur cette question lorsqu’il était sur le banc du Red Star. L’ancien joueur des Lions du Sénégal, issu de confessions différentes, avait pris la parole en 2024, lorsque la Fédération française de football avait décidé de réglementer la pratique du jeûne au sein des sélections nationales françaises.
«Ma position, c’est que je respecte vraiment la foi de mes joueurs, quelle qu’elle soit. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on ne voit que les inconvénients. Moi, je ne vois que les avantages. Ça crée de la cohésion, des discussions, une solidarité que, peut-être, les gens ne voient pas sur un terrain de football. Quand on a recruté nos joueurs, on savait qui ils étaient humainement, quelle religion ils pratiquaient, on ne s’est pas réveillé la veille du Ramadan. Notre job, c’est de les accompagner. »
« J’appelle ça de la discrimination religieuse »
Sur le banc du Red Star, Habib Beye avait pris la défense de ses joueurs, après un match nul contre à Nancy. Les arguments selon lesquels le ramadan nuit à la forme physique et donc à la performance des joueurs concernés ont été réfutés par le technicien sénégalais.
« Ce qui me dérange, c’est de penser que des joueurs ne sont pas performants parce qu’ils font le ramadan. Quand vous regardez mon équipe, aujourd’hui, j’en ai 14 [qui font le Ramadan] et 5 qui font le Carême.
Sur un groupe de 26 joueurs, j’ai 19 joueurs qui sont impliqués dans une religion qui amène à jeûner. Ce dont on ne se rend pas compte, c’est qu’à ce moment-là ils se retrouvent avec eux-mêmes, c’est une force supplémentaire pour eux.»
Le technicien avait ensuite estimé que la religion musulmane était particulièrement stigmatisée dans ce débat : « Je vois des choses très dures à lire et à entendre. J’appelle ça de la discrimination religieuse, parce que si on le fait sur une religion, il faut le faire sur toutes les religions, et ce n’est pas le cas aujourd’hui. On stigmatise et on met les gens dans des cases, on divise, alors qu’on devrait unir autour de cette logique de religion et de partage. Ce que je vois, ce sont mes joueurs qui jeûnent, à côté de joueurs qui ne jeûnent pas, il y a un échange, ça rigole, ils partagent les mêmes moments et ça, j’appelle ça de la cohésion. J’en suis très fier.
FIER DE TOI, HABIB ! RESTE SOLIDE ET DÉTERMINÉ DEVANT CES COMPLEXÉS IET IGNORANTS MÉCRÉANTS