L’utilisation des engrais chimiques constituent « un puissant moyen » d’amélioration de la fertilité des sols et de la productivité agricole a indiqué le conseiller technique au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Arona Niang.
« Malheureusement, en plus du niveau encore faible d’utilisation des engrais dans les pays en développement, estimée à environ 10-20 kg à l’hectare en Afrique subsaharienne, contre 200 kg à l’hectare en Europe, au Japon et en Chine, se pose le problème de la qualité des engrais« , a souligné M. Niang, rapporte l’agence de presse sénégalaise.
Arona Niang, par ailleurs responsable du Fonds national de développement agro-sylvo-pastoral (FNDASP) du Sénégal, ouvrait les travaux d’un atelier technique régional de partage d’expériences sur les conditions de mise en œuvre du règlement C/REG 13/12/12 de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) relatif au contrôle de qualité des engrais.
Cet atelier de deux jours (7-8 février) entre dans le cadre du programme ouest-africain des engrais (WAFP-USAID) financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) et mis en œuvre par le Centre international pour le développement des engrais (IFDC).
« Confrontée à plusieurs contraintes dont la dégradation des sols et la baisse conséquente de leur fertilité, notre agriculture qui emploie l’essentiel de la population et qui contribue faiblement au PIB (produit intérieur brut), voit ainsi son capital productif menacé et sa productivité baissée considérablement« , a relevé le conseiller technique du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural.
D’après lui, la qualité de l’engrais liée, pour l’essentiel, à une déficience en poids, en éléments nutritifs, à la conformité de l’étiquette, au stockage, ou en encore à la présence de qualité élevée d’éléments toxiques, est une préoccupation constante de l’agriculture sénégalaise.
Ce qui, selon M. Niang, justifie « largement« , l’importance et l’urgence pour l’Afrique de l’Ouest, de se doter d’un cadre réglementaire régional qui devra être mis en œuvre efficacement.
Car « une harmonisation des règles régissant le contrôle de la qualité des engrais permet de résoudre plusieurs contraintes notamment celles liées au marché des engrais en Afrique de l’Ouest et à la protection de l’environnement« , a-t-il insisté.
« Le Sénégal, qui adhère parfaitement à cette initiative, a participé à toutes les étapes d’élaboration et à toutes les rencontres de validation de ces textes. Et en tant que pays membres, il (le Sénégal) a le devoir des les appliquer« , a ajouté Arona Niang, selon qui, le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural est convaincu de la pertinence du cadre réglementaire communautaire sur le contrôle de la qualité des engrais, mais aussi de la nécessité de son application harmonisée.
« Notre pays adhère fortement à cette démarche et souhaite qu’elle soit maintenue jusqu’à ce que l’adoption dudit règlement soit harmonisée dans tous les Etats membres de la CEDEAO« , a martelé Niang pour qui les Etats membres de la CEDEAO font de l’intensification agricole « une préoccupation centrale« .