Législatives anticipées : Les parrainages risquent encore de diviser…
Travailler à un consensus afin de corriger les manquements décelés dans le code électoral, c’est l’invite d’organisations de la société civile, ce lundi, aux acteurs politiques. Ils ont appelé, face à la presse, à œuvrer en ce sens dans le but d’encadrer le dépôt des parrainages, au moment où on parle de la tenue d’élections législatives anticipées.
Ils sont seize organisations à avoir signé cette déclaration. Ces derniers proposent la réduction du nombre de parrainages requis, mais aussi simplifier le système de collecte et de contrôle des parrainages, permettre aux acteurs de présenter le quitus attestant du dépôt de la caution lors du retrait des documents relatifs à la collecte des parrainages.
Selon Moundiaye Cissé , « face à la probabilité de plus en plus affirmée de la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées, les organisations de la société civile signataires de la présente déclaration, expriment leur vive préoccupation relativement au décalage qui existe entre les dispositions du code électoral et celles prévues par la Constitution par rapport à cette situation… L’article 87 de la Constitution dispose qu’en cas de dissolution, le scrutin a lieu soixante jours (60) au moins et quatre-vingt-dix (90) jours au plus après la date de publication du décret de dissolution. A la lumière de cette réalité, les acteurs ne disposeraient pas suffisamment de temps pour collecter le nombre de parrains requis pour ensuite les valider« .
Ainsi, au nom des organisations signataires de la déclaration, le directeur exécutif de l’ONG 3D repris par l’Aps, a insisté sur le fait que les textes en vigueur ne prévoient pas le parrainage en cas de dissolution de l’Assemblée nationale. Pour lui, « il est évident que le code électoral n’a pas prévu la gestion des parrainages en cas de dissolution de l’Assemblée nationale… La loi électorale fixe le modèle de fiche de collecte des parrainages au plus tard 150 jours avant la date du scrutin. . Les entités politiques et indépendantes faisant acte de candidature sont astreintes au dépôt de listes de parrainages représentant au moins 0,5% des électeurs conformément à l’article L. 149 du code électoral. A la lumière des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, les listes de candidats ne pourront pas remplir convenablement les formalités du parrainage dans les délais prévus…«
Ils lancent, à cet effet un appel pressant aux entités politiques représentées à l’Assemblée nationale à entreprendre les échanges nécessaires en vue de parvenir aux réformes appropriées permettant d’engager les prochaines élections dans la paix et la sérénité.
Pour sa part,
Prenant part, Ndiaga Sylla, expert électoral, est revenu sur la nécessité de procéder à une automatisation du système d’enregistrement et de collecte des parrainages, à l’image de ce qui se fait dans des pays comme le Mexique dont le système de parrainage est identique à celui du Sénégal. Il estime que la « loi ne prévoit pas le parrainage des élus dans le cadre des élections législatives. De ce point de vue, à l’état actuel du fichier électoral, il va falloir mobiliser 36 mille électeurs, même s’il est possible de réduire le nombre« .