L’échec des candidatures sénégalaises en Afrique… (Par Papa Sarr)*

L’échec des candidatures sénégalaises en Afrique… (Par Papa Sarr)*

L’échec des candidatures sénégalaises à certains postes compétitifs en Afrique soulève de légitimes interrogations parmi nos compatriotes. La diplomatie, en tant que terrain d’affrontement des intérêts étatiques, exige une analyse approfondie et contextualisée de chaque cas.

Pour éviter les jugements hâtifs, les amalgames ou toute forme de manipulation, il est impératif de procéder à une étude rigoureuse au cas par cas, afin d’en tirer des enseignements pertinents plutôt que de se laisser emporter par des conclusions expéditives.

Dans cette perspective, le Professeur Abdoulaye Bathily, dans ses mémoires *Passion de Liberté, dresse un bilan sans complaisance de son expérience de candidature à la Commission de l’Union Africaine en janvier 2017.

Il ne fait aucun doute que les étudiants en sciences politiques et en diplomatie, ainsi que tous nos concitoyens intéressés par cette question, trouveront un réel intérêt à lire ou à relire son témoignage, disponible en pièce jointe, extrait de cet ouvrage remarquable.

Abdoulaye BATHILY
Passion de Liberté
Présence Africaine 2022 pages 617-625.

Extrait …

« Addenda

Ma candidature à la Présidence de la commission de l’UA

En juin 2016, j’ai été saisi par de nombreux amis à travers le continent, me pressant de me porter candidat à la présidence de la Commission de l’Union africaine, pour la succession de Mme Dlamini Zuma. Je dois avouer que cette perspective n’était pas dans mes plans personnels. Je connais les défis du poste et les écueils de ce type d’élection, où les qualités personnelles des candidats représentent peu face aux marchandages entre États, voire aux combines du moment entre chefs d’État africains. En juillet 2003, Alpha Oumar Konaré m’avait associé à la réflexion autour de sa candidature. Je m’étais rendu à Bamako à cet effet, pour élaborer sa stratégie de campagne et les axes de son programme en association avec certains de ses proches d’alors, Boubèye Maïga, Tiébilé Dramé, etc. Mais son élection était presque gagnée d’avance puisqu’il était assuré de puissants soutiens, comme le leader libyen, l’Algérie, toute l’Afrique australe avec le président Mbeki en tête ; bien sûr le président Obasanjo et toute la Cedeao; mais aussi les présidents Omar Bongo et Sassou-Nguesso. C’est dire que son challenger, le président intérimaire ivoirien Essy Amara, n’avait aucune chance. Houphouët-Boigny n’était plus là pour imposer un candidat dans une Côte d’Ivoire en pleine crise politique. Alpha Konaré fut élu sans coup férir au Sommet de Maputo. Dans la composition de son cabinet, il me consulta pour la nomination de personnalités techniquement compétentes. Sur ma proposition, il nomma Ma vie, une passion de liberté 614 Mme Margaret Vogt, Nigériane réputée, Professeur de sciences politiques et des questions de sécurité, et Mamadou Lamine Diallo, jeune et brillant polytechnicien sénégalais que je connaissais de réputation et qui connaissait aussi Tiébilé Dramé. Mme Vogt fut nommée directrice de cabinet et Mamadou Lamine Diallo directeur de cabinet adjoint. S’il est vrai que Mme Vogt, avant d’accepter, avait pris soin d’en informer le président Obasanjo, ni elle ni Mamadou Lamine Diallo n’avaient été désignés par leur pays, contrairement à une rumeur qui avait été lancée par certains fonctionnaires de l’Organisation, avec des intentions de politique chauvine. En tout état de cause, jusqu’à la fin de leur mission auprès du président Konaré, ni la compétence ni l’intégrité de ces deux principaux collaborateurs du président de la Commission n’ont été mises en cause. Auparavant, comme durant le mandat unique du président Konaré, j’avais suivi et participé attentivement aux activités de l’organisation continentale à différents titres et qualités. C’est sans doute la raison pour laquelle de nombreuses personnalités africaines – experts ayant travaillé dans l’Organisation, collègues universitaires, activistes panafricanistes et autres militants de la société civile – firent appel à moi de manière pressante pour que je présente ma candidature. La pression sur moi s’intensifia à la suite de la publication, en juin, de la liste des candidats. De leur avis, ces candidats n’étaient pas à la hauteur des défis de l’Organisation. Il fallait, selon eux, tout faire pour que le Sommet de Kigali en juillet décide de la réouverture des candidatures pour offrir un éventail de choix plus large que mérite l’Union africaine. En fait, dans les milieux de l’UA, on s’attendait à la candidature de l’Algérie à la présidence de la Commission. Le nom de son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, était sur toutes les lèvres. Moi-même, dans des conversations privées en marge de réunions à Addis-Abeba ou à New York, je lui avais fait part de mon souhait de le voir à ce poste, connaissant ses qualités et ses capacités pour avoir travaillé avec lui quand il était commissaire Paix et Sécurité, sous la présidence de Konaré. À la surprise générale, son pays ne le présenta, pour des raisons que l’on ignore jusqu’ici. Finalement, je cédai aux Ma vie, une passion de liberté 615 pressions de ces compatriotes africains, à deux conditions : i) que mon pays accepte de soutenir ma candidature ; ii) que le Sommet de Kigali décide de rouvrir la liste des candidatures. De Libreville où je résidais alors, je décidai de m’en ouvrir au président Macky Sall en lui donnant toutes les informations à ma disposition, en attendant le Sommet de Kigali. Le président me donna aussitôt son accord. Pendant ce temps, les amis initiateurs de ma candidature commencèrent à faire le lobbying auprès de leur gouvernement respectif. Un de mes amis, le docteur Kayode Fayemi, qui fut directeur de campagne du président Buhari, venait d’être nommé ministre des Minéraux solides dans le premier gouvernement du Nigeria. À l’occasion du Sommet de la Cedeao sur la sécurité, Kayode avait été désigné comme ministre pour accompagner le président Macky Sall. Il m’informa de sa décision de profiter de cette opportunité pour informer son hôte que lui-même et d’autres de mes amis avaient décidé de faire campagne pour moi et souhaiteraient que le Sénégal présente ma candidature. Ayant obtenu, dit-il, les encouragements du président, il constitua, avec mon accord, un groupe d’initiative africaine pour obtenir du Sommet de Kigali d’élargir les candidatures et, si cela était obtenu, de parrainer la mienne en soutien de l’action de la diplomatie sénégalaise. Et je me mis moi-même en action, dans les limites des contraintes de mes fonctions onusiennes. À titre volontaire et gracieux, les membres du groupe d’initiative et moi-même nous donnâmes rendez-vous à Kigali pour faire du lobbying dans les couloirs de la conférence. Ce fut un succès. Le Sommet décida que les candidatures devraient être élargies et l’élection reportée au Sommet de janvier 2017. Ce premier obstacle franchi, je décidai, pour être libre dans ma campagne et me conformer aux règles de l’ONU, de démissionner de mes fonctions de représentant spécial pour l’Afrique centrale, chef du bureau régional des Nations unies, à compter du 31 octobre 2016. La campagne fut lancée. Des messages de soutien ou d’encouragement me parvenaient de nombreux milieux, gouvernements, société civile, monde académique… Bref, ma candidature semblait faire Ma vie, une passion de liberté 616 mouche et être assurée de succès, au regard des échos qui me parvenaient personnellement, mais aussi de ceux recueillis par mon groupe de soutien et des premières évaluations du gouvernement du Sénégal dès le mois de novembre. Cependant, vers le mois de décembre, des faits alarmants s’enchaînèrent rapidement et tempérèrent notre optimisme. Le gouvernement algérien déclencha une vigoureuse bataille diplomatique contre la volonté du Maroc de réintégrer l’Union africaine, en exigeant dans le même temps l’expulsion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Toutes les candidatures des alliés du Maroc, dont le Sénégal était le principal, devaient être combattues, quelles que soient les personnes qui les porteraient. Toute l’expérience, l’efficacité et le prestige de la diplomatie algérienne furent mis en branle à travers le continent par des missions de haut niveau contre le Maroc et ses soutiens. Assurée du soutien de l’Afrique australe, son alliée traditionnelle depuis la lutte de libération et celui d’autres pays dits « progressistes », l’Algérie se trouva dans une position confortable pour bouleverser la donne de l’élection. En septembre déjà, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, avait réussi à convaincre le président Idriss Déby Itno de présenter la candidature de son ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, à la présidence de la Commission contre le candidat du Sénégal, allié du Maroc. C’était en marge de l’investiture du président Déby à Ndjamena. En qualité de représentant de l’ONU, j’étais présent à la même cérémonie, et Lamamra – que je connaissais depuis longtemps et que je considérais comme un ami personnel – avait affiché à mon égard une attitude équivoque, dont je comprendrai plus tard tout le sens par des informations recoupées. La manœuvre consistant à pousser la candidature du ministre tchadien s’est révélée très adroite. Jusqu’alors, j’avais de très bonnes relations personnelles avec le président Déby, que j’avais connu lors de ses bourlingues à Ouagadougou, lorsqu’il était de passage au cours de différents épisodes de la guerre civile du Tchad et jusqu’à sa victoire contre Hissène Habré. Lors de sa première visite à Dakar en 1990, je lui Ma vie, une passion de liberté 617 avais rendu une visite de courtoisie à la résidence Pasteur. Au cours de l’entretien, il m’avait sollicité pour que nous appuyions sa réclamation en vue de la restitution au Tchad de l’aéronef militaire à bord duquel Hissène Habré s’était réfugié à Dakar. Le journal Faguru avait fait un long plaidoyer à cet effet. Nous avions battu en brèche l’argument de Hissène Habré selon lequel cet aéronef militaire lui appartenait personnellement. Le président Abdou Diouf, tout en protégeant son hôte encombrant, ne pouvait se rendre à cet argument. Le gouvernement du Tchad fit récupérer l’aéronef. Dans mes fonctions de représentant spécial pour l’Afrique centrale, le président Déby était un partenaire de premier choix sur les questions de sécurité dans cette région africaine. À chacune de mes visites, nous échangions très largement en tête à tête. J’ai beaucoup appris de lui sur les problèmes du bassin du lac tchad, aussi bien que sur les crises libyenne, soudanaise, centrafricaine, et sur la genèse de Boko Haram. En retour, je lui présentais mes vues sur la démocratie, le dialogue politique. Mon bureau recruta même un consultant pour faciliter le dialogue entre les partis politiques. Autant j’avais établi une relation de travail avec lui, autant je mettais à profit mes relations d’amitié et de camaraderie avec le leader de l’opposition tchadienne, Saleh Kebzabo, pour apaiser les tensions. Ainsi, à Ndjamena, je me faisais recevoir par des amis que je gardais dans tous les camps politiques du pouvoir et de l’opposition. Ce qui me permettait de bien mener ma mission. Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères Moussa Faki Mahamat était ma porte d’entrée régulière. Nous avions établi de très bonnes relations de travail qui revêtirent, au fil du temps, un caractère amical et fraternel. Pour Moussa et son président, j’étais le grand frère qu’il recevait avec égard. Je restais toutefois sans illusion sur la situation au Tchad, pays politiquement fragile, malgré les apparences trompeuses d’une transition démocratique à pas de tortue. En fait, le règne d’Idriss Déby était un régime militaire à direction ethnoclanique qui survivait à l’ombre du parapluie français. La diplomatie algérienne n’ignorait rien de la qualité de mes relations avec les acteurs du Landerneau tchadien. Le président Déby, Ma vie, une passion de liberté 618 en acceptant la proposition algérienne, était assuré de gagner la partie, au vu du groupe d’États décidés à se rallier à tout candidat soutenu par l’Algérie. Entré dans la course, le Tchad modifia sensiblement la situation pour l’élection, en s’assurant le soutien de la plupart des pays de l’Afrique centrale, au nom de la solidarité sous-régionale. Mais, en raison du rôle des contingents militaires tchadiens au Mali et dans les pays du groupe de G5 Sahel, nouvellement créé sous l’impulsion de la France, la cohésion de la Cedeao se trouva fissurée. Un concours de circonstances supplémentaire favorisa la candidature du ministre tchadien, à savoir que le président Déby assurait les fonctions de président en exercice de l’UA, en remplacement du président Kagamé. Ce dernier soutenait, avec l’Afrique de l’Est, la candidature de la ministre kenyanne des Affaires étrangères. Par un bouleversement de situation de dernier moment, je me retrouvais donc en face de deux concurrents, soutenus respectivement par le président sortant et le président en exercice. De surcroît, le président Alpha Condé se portait candidat à la succession du président Déby à la présidence en exercice ; en cela, il approchait déjà l’Algérie, l’Afrique australe et le Rwanda pour obtenir leur soutien. Ce qui laissait supposer qu’il n’appuierait ma candidature que de manière tiède, et même qu’il ne le ferait pas contre un deal proposé par le camp algérien. Cependant, malgré ces vents défavorables, ma candidature aurait pu encore garder quelques chances de succès, n’eût été le facteur du retour du Maroc avec l’exigence d’expulsion de la RASD. Personnellement, j’ai toujours soutenu et soutiens encore la cause du Polisario pour l’autodétermination du peuple sahraoui. Sous Abdou Diouf, le Sénégal avait reconnu la RASD. Le président Wade a changé cette position. Les présidents Macky Sall et Blaise Compaoré s’affichaient comme les bulldozers de la diplomatie marocaine à l’UA. Malgré le retrait du Maroc, les deux pays s’érigeaient régulièrement en porte-parole du Maroc. Après la chute du président Compaoré, le Sénégal restait pratiquement le seul avocat inconditionnel, les autres amis du Maroc restant plus discrets. Ma vie, une passion de liberté 619 Comble d’erreur d’appréciation ou volonté délibérée dans son offensive diplomatique, le roi Mohamed VI effectua un long séjour au Sénégal, au cours duquel il prononça le discours du Trône consacré à l’anniversaire de la Marche verte, qui avait donné le signal de l’occupation du Sahara occidental. Cette maladresse diplomatique – ou provocation diront certains – allait plomber ma campagne et ruiner mes efforts tendant à convaincre que le président de la Commission doit obéir à son serment de neutralité et non aux positions de son pays. Le gouvernement du Sénégal, en laissant le Maroc agir à sa guise sur une question aussi délicate à un moment aussi crucial, donna du pain bénit à la diplomatie algérienne et, du coup, laissa « le sable envahir le couscous » de ma candidature. Malgré la bonne volonté incontestable du président Macky Sall dans le soutien à ma candidature, une trop grande dépendance affichée à l’égard d’un allié, fût-il stratégique, avait donné l’impression légitime à d’aucuns que les principes d’une diplomatie autonome – qui avaient fait la réputation de la politique extérieure sous Senghor et Abdou Diouf – semblaient d’être évanouis. Certains diplomates de carrière très expérimentés qui m’avaient offert leurs conseils (Kéba Birane Cissé, Pap Louis Fall, Falilou Kane, Seydou Nourou Bâ, etc.) ne furent pas associés à la task force de campagne, ni même intégrés aux missions ministérielles. Ce qui aurait pu corriger ou bonifier le niveau des délégations dépêchées auprès de différents pays. La plupart des émissaires dépêchés pour porter des lettres de demande de soutien à ma candidature n’étaient pas nécessairement au fait des intrigues qui se tramaient pour construire un discours de riposte adéquat. Ayant suivi l’organisation de la campagne pour l’élection de Jacques Diouf à la FAO en 1994 et la manière professionnelle avec laquelle elle avait été menée, je peux dire que, pour la mienne, nous avons péché par optimisme. Au cours du sommet, nos efforts diplomatiques ultimes ont été partagés entre le soutien à la réintégration du Maroc, la satisfaction de son exigence d’expulsion de la RASD d’une part, et la candidature à la présidence de la Commission d’autre part. On peut finalement Ma vie, une passion de liberté 620 voir comment nous n’avons pu attraper ces « deux lièvres à la fois ». A posteriori, en tirant les leçons, je me dis qu’il aurait fallu, au vu des dynamiques en action dans la course finale, retirer purement et simplement ma candidature. En effet, les conditions objectives de succès n’étaient pas réunies sur les plans internes et externe. Ma candidature était arrivée à un moment où la diplomatie sénégalaise avait commencé de perdre de sa pugnacité, de son professionnalisme. Sous les deux Alternances, l’isolement diplomatique du Sénégal s’est accentué sur le continent. Aux stigmates qui nous collaient à la peau d’être perçu comme le principal vecteur de la Françafrique, surtout après la disparition de HouphouëtBoigny, Mobutu, Eyadema, s’est ajoutée l’image d’allié inconditionnel du Maroc, lui-même perçu par de nombreux pays de l’Afrique australe et de l’Afrique « anglophone » comme le sous-marin des intérêts de l’Occident libéral. J’avais eu l’occasion d’attirer l’attention du président Macky Sall sur la nécessité de corriger quelque peu cette option d’alignement stratégique sur les intérêts d’un pays tiers, fût-il un « ami historique ». Les revendications territoriales marocaines sur le Sahara occidental, la Mauritanie et Saint-Louis du Sénégal, qui furent longtemps agitées avec vigueur et qui ont encore des partisans, doivent inciter à la prudence tout gouvernement du Sénégal indépendant. Les présidents Senghor et Diouf, tout en affichant leur alliance avec le Maroc, avaient réussi à maintenir l’équilibre dans les relations avec les pays du Maghreb et d’Afrique du Nord, pour tisser ainsi des relations avantageuses pour notre pays. Les deux régimes issus de l’Alternance ont rompu avec cette tradition. Avec Abdoulaye Wade et Macky Sall, les nominations aux postes diplomatiques ont revêtu un caractère politique quasi systématique. On constate aujourd’hui l’affaissement d’un service de l’État naguère parmi les plus en vue pour le pays. Une nouvelle preuve de ce recul vient d’être illustré par les élections à la présidence de la CAF, où le candidat sénégalais Me Augustin Senghor est allé négocier, sous l’égide du Maroc, son désistement en faveur du candidat Patrice Motsepe d’Afrique du Sud. Ma vie, une passion de liberté 621 Que l’on m’entende bien; je ne suis pas contre la consolidation de l’amitié entre le Sénégal et le Maroc. Les communautés de nos deux pays sont liées par des échanges culturels, religieux et historiques lointains, comme la confrérie « Tijania » qui compte de nombreux adeptes au Sénégal, au Maroc, mais aussi en Algérie où est né le fondateur. Je plaide pour un recentrage de la diplomatie sénégalaise sur les perspectives d’intégration africaine d’une manière équilibrée, qui fait de tous nos voisins immédiats et lointains des partenaires frères en vue de la construction d’une unité africaine dans l’indépendance et l’intérêt bien compris de nos peuples. Un tel objectif ne sera pas atteint si le Sénégal continue, comme c’est encore le cas, à se faire le champion de l’intégration du Maroc à la Cedeao, mettant ainsi en péril l’unité sous-régionale en Afrique de l’Ouest, contribuant indirectement au désordre de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Ma tentative de servir le continent a échoué. J’ai remercié le président Macky Sall et son gouvernement d’avoir soutenu cette ambition, qui allait au-delà de ma personne, et représentait une aspiration de nombreux Africains soucieux de faire aboutir le projet d’indépendance et d’unité de l’Afrique. Cette ambition continuera d’être revendiquée par d’autres patriotes africains à travers les générations. Je voudrais ici exprimer ma profonde reconnaissance et gratitude à tous ceux qui, femmes, hommes, jeunes, m’ont soutenu dans cette noble aventure, au Sénégal et à travers tous les pays d’Afrique et dans la diaspora, où se sont constitués spontanément des comités de soutien à ma candidature. Ne pouvant les citer tous, je voudrais rendre un hommage posthume à Samir Amin, aujourd’hui disparu, figure iconique du soutien à ma candidature. »

*Papa SARR

Educateur Spécialisé

Diplômé d’Etat en Travailleur Social

Option Education surveillée et Protection sociale

Master (MBA) Management – Sciences politiques et Géostratégie

COORDONNATEUR REGIONAL DES SERVICES AEMO DE DAKAR

1 COMMENTAIRES
  • Alpha B

    Une approche exclusivement subjective et personnelle donc forcément limitée par rapport à la question d’ensemble posée. Il était pré désigné comme le meilleur Candidat en lice et de loin mais c’est le candidat du Tchad qui l’avait finalement emporté. Il est bon de signaler que le Mali sous IBK, la Guinée sous Alpha Condé, le Niger avaient notamment aussi voté contre lui. On peut donc signaler qu’une certaine désunion régionale avait aussi joué comme à chaque fois, comme pour Mr Hott plus récemment. Des analystes avaient dit aussi qu’il n’était pas suffisamment connu en Afrique Australe et de L’Est malgré une campagne diplomatique de soutien très active du Sénégal auprès de 44 pays membres. Certains observateurs avaient souligné de sa part une campagne limitée pas assez ouverte sur le Continent dans son ensemble. Avec notre ancrage au Maroc et la question du Polisario sous-jacent, sa candidature n’est finalement pas passée à la surprise générale. Les raisons apparaissent multiples. Ces facteurs en gros sont, dans leur ensemble, une constance dans le temps. Donc en définitive rien de nouveau n’apparait sur le sujet.

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