Le PAM et Oxfam plaident pour la généralisation de l’Initiative 4R

Les représentantes du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’ONG Oxfam ont plaidé pour l’intégration de l’Initiative en faveur de la résilience rurale (4R) dans les politiques nationales, compte tenu de sa simplicité et de son impact sur les populations rurales bénéficiaires.
« Nous souhaitons l’intégration de cette initiative innovante dans les politiques nationales de développement local et social », a notamment indiqué Carla De Gregorio, coordinatrice de l’Initiative 4R et représentante du PAM pour le Sénégal, rapporte l’agence de presse sénégalaise.
Elle s’exprimait à l’ouverture d’un atelier d’apprentissage sur l’initiative 4R, prévu pour deux jours à Tambacounda , avec la participation de maires, d’acteurs du projet et d’autres services techniques appelés à échanger sur les succès, échecs et contraintes de cette initiative.
Lancée en novembre 2012 à Koussanar, une commune rurale de la région de Tambacounda, l’Initiative 4R a testé au profit de populations pauvres un package intégré d’outils, parmi lesquels des moyens de mesure et de gestion des risques de catastrophe, des services financiers comme l’assurance, le crédit warrantage et l’épargne.
« 4R a mis l’accent sur des mécanismes qui peuvent être intégrés dans des systèmes de protection sociale comprenant les filets de sécurité, permettant ainsi la réplication à grande échelle par les gouvernements et les organisations internationales », écrivent les organisateurs dans un document remis aux journalistes.
Inspiré du succès du projet HARITA mis en œuvre par Oxfam et son partenaire REST, 4R est le fruit d’un partenariat entre Oxfam et le PAM, destiné à aider les ménages pauvres à renforcer leur sécurité alimentaire et leurs revenus par le biais de quatre stratégies de gestion des risques.
Il s’agit de la gestion améliorée des ressources naturelles, de l’assurance, du microcrédit et de l’épargne.
De 500 en 2013, première année d’exécution du projet, le nombre de participants a été porté à 6.000 l’année suivante, au point que cette initiative a été élargie à la région de Kolda.
Aujourd’hui, la composante épargne du projet concerne 17.000 personnes dont 73% de femmes sur les trois régions de Kolda, Kaffrine et Tambacounda, a noté Rama Leclerc, coordinatrice de la composante épargne du projet et chargée de programme et politique du projet.
Ces participants sont formés à la gestion de leurs revenus. A ce jour, les bénéficiaires ont totalisé 113 millions de francs CFA d’épargne, et les participants ont pu bénéficier de prêts « remboursés à 100% », a dit Rama Leclerc.
« On aimerait une mise à l’échelle sur tout le territoire national », a-t-elle dit.
Les résultats sont jugés positifs dans le domaine de la sécurité alimentaire, avec les appuis apportés par le projet aux participants durant la période de soudure, la production multipliée par 4, par rapport à celle des ménages non bénéficiaires.
Avec les ouvrages de retenue d’eau, la lutte contre l’érosion des sols a multiplié par quatre la production agricole des bénéficiaires par rapport aux autres producteurs. Elle est en moyenne de 160 kg contre 35kg pour les non-participants, a-t-on indiqué.
Grâce à l’augmentation par le programme de la production et de l’assistance alimentaire, 61% des participants de 4R ont maintenant un sore de consommation (SCA) acceptable contre 36% des non-participants, soulignent les promoteurs de cette initiative.
Concernant l’autonomisation des femmes, les participantes à ce projet ont pu épargner pour mener des activités génératrices de revenus, de même qu’elles ont leur mot à dire dans l’utilisation des terres.
Grâce à l’assurance indicielle, des producteurs ont pu souscrire à une police d’assurance à la Compagnie nationale d’assurance agricole (CNAAS) pour protéger leurs investissements consentis dans leurs champs, en cas de pertes.
Mme De Gregorio a relevé, à titre illustratif, que des producteurs de Médina Diakha ont reçu en mars dernier, leur indemnisation.
Le gouverneur Bouya Amar, qui présidait l’ouverture officielle de la rencontre, a salué la démarche de suivi-évaluation adoptée par le projet, qui ainsi rompt ainsi d’avec l’ancienne consistant à attendre la fin pour évaluer le projet.
Il a, dans le même moment, loué cette possibilité donnée au bénéficiaire d’apprécier ce qui lui est offert, et de contribuer à son amélioration.
M. Amar a aussi fait part de sa « bonne appréciation » du projet 4R, pour avoir observé son impact sur les bénéficiaires lorsqu’il était préfet à Kolda, tout en jugeant pertinentes les suggestions de la représentante de l’ONG Oxfam.