Le foyer est sacré, arrêtons les essais, par Djibril Serigne Touba Badiane

Ce matin encore une fois, je me suis réveillé avec des idées qui se bousculent dans ma tête et ma main généreuse animée par une envie folle d’écrire, saisi la plume digitale pour transcrire ce qui bouillonne dans l’esprit.

Le mariage est le cœur de la famille et la famille justifie le mariage.

C’est l’un des événements les plus importants de notre vie, toutes les communautés confondues. C’est un moment solennel, où le mari et l’épouse arborent les galons de la responsabilité et de l’honneur. Dans certaines sociétés africaines, le mariage fut et demeure encore sacré. Au moment de l’union, les détenteurs de la tradition font raisonner dans l’assistance, nos devoirs commun et spécifique.  

De ces cérémonies traditionnelles, les couples en sortaient grands, matures et responsables. L’homme connaissait son statut et sa valeur. À partir de cet instant, il savait que désormais, tous ses actes doivent être honorables au nom de sa femme et de sa lignée. La femme quant à elle, devenait aussitôt forte, ambitieuse et valeureuse au nom de son mari et de ses futurs enfants.

Que dire donc de cette nouvelle génération qui ne cesse de banaliser le ménage ?

De nos jours, les divorces sont très fréquents, c’est un réel constat et notre société semble perdre le nord. C’est la résultante d’une culture empruntée et qui a montré ses limites dans un contexte totalement différent.

En effet, autant ma génération séduit par sa maturité entrepreneuriale, autant elle inquiète par sa conception du foyer. Tout est dit et exposé ! La vie privée du ménage est devenue le sujet de discussions dans les réseaux sociaux. Ces derniers d’ailleurs sont devenus des confidents, murs de lamentations pour certains, un effet de mode terrible. Nous apprenons les secrets du foyer à travers les groupes « privés » ; dit-on.

Aucune retenue, aucun respect, aucune dignité entre partenaires. Des époux qui ne connaissent plus leurs devoirs, s’indignent ouvertement. Messieurs, que nos femmes, possèdent toutes les richesses du monde et les gardent pour elles, ne nous dédouane pas de nos devoirs conjugaux : il y va de notre honneur et réputation. De l’autre côté, certaines épouses avec une inélégance inouïe, éprouvent du plaisir à se faire tabasser par leur mari. Plus grave encore, elles vont raconter les secrets de la chambre aux amies et connaissances.

La sacralité du foyer et le mythe qui l’entouraient ont disparu. Nous ne connaissons rien des règles de base qui fondent un ménage (fidélité, confidentialité, dignité, honneur, respect, autorité, courage et foi).

Osons dire haut ce que nous disons bas : « le mariage est devenu un effet de mode avec notre génération ». D’ailleurs, nous avons nos périodes de célébration, nos types d’habillement, nos types de célébration, nos types d’invités, nos types de pavane et surtout nos « snaps ». Bref, une pièce de théâtre dont le contenu n’éduque personne. Nos mamans et tantes qui rappelaient les fondamentaux de la tradition sont de plus en plus préoccupées par le fameux « yébbi ou téral » (échanges de cadeaux entre les deux familles sous la tente). Triste !

Les voilà désormais seuls, sans accompagnement, un nouveau couple qui pense qu’être loin de la famille est le meilleur des choix. Résultat : l’étincelle de la jeunesse embrasse la poudrière du foyer et c’est le début d’un divorce annoncé.

Or, on peut bien vivre sa vie de foyer en étant proche de ses anciens car, le vécu a quelque chose de spécial qui se trouve être l’expérience. Je pense fondamentalement que nous devons nous préparer sérieusement à la vie du foyer avant de s’engager. Il n’est pas fait d’argent, de confort et d’amour seulement, non, bien plus. C’est un état d’esprit, un commun vouloir de vie commune mais aussi et surtout, une responsabilité assumée.

« Le mariage est trop sérieux pour être réduit à l’essai » disait Abbé Augustin SAGNA lors de la 4ème édition de la messe des jeunes à la paroisse des Martyrs de l’Ouganda de Dieuppeul.

Une courte phrase mais qui en dit long sur le sens d’un ménage.

Certaines règles sociales comme le patriarcat doivent être éclaircies pour que les hommes ne se limitent pas seulement à la signification de l’autorité. À mon avis, l’autorité d’un époux dans un foyer, commence d’abord par honorer ses devoirs conjugaux sans tambours ni trompettes.

Les mamans, grands-mères et tantes doivent davantage parler aux jeunes filles et de façon constante, sans répit. Les traditions doivent revenir dans nos discussions, il est grand temps de s’arrêter et de se parler profondément.

Des dialogues et échanges doivent se faire en famille. Des thèmes comme la place de la femme dans le foyer, son exemplarité, sa foi, son courage, son dévouement doivent faire l’objet de cas d’école. Les exemples ne manquent pas.

Retournons aux origines pour des unions durables. A présent, je retire ma plume digitale du papyrus virtuel.

 

 

5 COMMENTAIRES
  • Boy thiocé

    Excellent article.
    Vous avez totalement raison l’ami.
    Chapeau

  • Bsb mikado

    Toujours aussi pertinent

  • Niang

    Bel article !!! Vous avez très bien résumé ce qu’est devenu le mariage aujourd’hui au Sénégal. Que du folklor. C’est un constat amer !!!

  • Coumba

    Un article plein de sens.j’ai été séduite par le contenu de cet article.Mashallah

  • Coumba kane

    Un article plein de sens.j’ai été séduite par le contenu de cet article.mashallah

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