A force de vouloir jouer avec la constitution de son pays, Blaise Compaoré a été emporté par un coup d’Etat populaire ce jeudi 30 octobre. Le président Burkinabé qui a fait 27 ans de pouvoir, voulait encore tripatouiller la constitution pour faire sauter le verrou de la limitation de mandat. Mal, lui en a pris, puisque son départ acté en 2015 s’est déroulé plutôt que prévu. Blaise Compaoré arrivé au pouvoir en écartant son plus proche ami Thomas Sankara, commençait à s’éterniser à la tête du pays aux hommes intègres. L’usure du pouvoir a eu raison de l’ancien médiateur dans le conflit au Mali. Blaise Compaoré va certainement quitter son pays par la petite porte, emporté par un peuple qui a payé au prix de sa vie (20 morts), ce sacrifice qui en valait la peine. Ce peuple qui lui a tout donné Blaise pendant presque trois décennies et qui a décidé de lui tourner le dos. Son soif du pouvoir lui a fait perdre la tête au point de revenir sur des acquis démocratiques fondamentaux.
Alors que le pays a fêté le 15 octobre dernier, les 27 ans de l’assassinat de Thomas Sankara, Blaise Compaoré est à son tour victime 15 jours plus tard d’un putsch, émanant de son peuple. En l’espace de quatre heures, le peuple Burkinabé descendu dans la rue? a achevé sa révolution. Le 23 juin 2011, date marquantE de l’histoire politique du Sénégal semble inspirer nos voisins.
Triste fin pour un chef d’Etat qui aura tardivement qu’il faut savoir quitter le pouvoir avant que le pouvoir ne vous quitte. A Yayi Boni du Bénin, Faure Gnasingbé du Togo et à Joseph Kabila de la RDC, tentés par la même procédure, le retour de bâton est toujours là.