« Laissons passer l’ange… » (Par Françoise Hélène Gaye)

« Il y a un moment pour tout et un temps pour toutes choses sous le ciel. […] un temps pour se taire et un temps pour parler. » L’Ecclésiaste (3, 1, 7).

De nos jours le pléthore des moyens de communication à notre disposition fait que nous sommes individuellement des îlots actifs de consommation et de diffusion d’informations relayant fébrilement des échos du monde, des médias, de nos portables. Nous sommes perpétuellement connectés à des flux gratuits ininterrompus d’informations de tout genre.
Il y a comme une boulimie, un dictât de l’inter-connectivité et de la communication. La contrainte de parler de tout et l’obligation de tout savoir ont rendu le silence suspect, inquiétant, anxiogène.

Le challenge aujourd’hui pour tout leader est d’être capable de refuser de céder à l’appel d’un activisme du verbe et d’être capable faire le tri entre la foison des offres de communication et d’interventions médiatiques provenant de toutes parts.

Le silence du Président Idrissa Seck étonne, inquiète et fait les gorges chaudes des observateurs et différents analystes politiques. Le silence du Président Idrissa Seck ne devrait normalement intéresser que ses seuls militants et alliés. Mais force est de constater que son silence est devenu bien plus précieux que le verbiage ininterrompu des nouveaux acteurs de la scène politique sénégalaise. Pourquoi ?

Cette frénésie autour du silence du Président idrissa Seck est dû au fait que silence du Président Idrissa seck est sans aucun doute un silence intelligent, un silence dynamique, un silence souverain qui n’est ni mutisme, ni faiblesse, mais un choix , un silence qui est en soi est communication.

Dire que Président Idrissa Seck est un mastodonte de l’histoire politique du Sénégal n’est pas un abus langagier. Il est aussi un mastodonte de la communication. Son silence n’est donc ni fortuit, ni inopportun. Son silence est un choix souverain a respecter. Il est déchiffrer et a inscrire en droite ligne des faits marquants de la dernière élection présidentielle et du contexte post électoral 2019.

Il a bâti une coalition à la dimension de son leadership, et son action ne saurait souffrir ou être influencé par les jeux de manches et les tempêtes dans un verre d’eau de l’heure. Il s’attelle et doit continuer résolument à œuvrer avec sérénité et foi à la construction d’une alternative à ce qui nous a été proposé de 1960 à nos jours en prenant en comptes les acquis et les faiblesses de notre peuple dans son intégralité.

Ce silence est porteur des graines de ce que sera le Sénégal de demain, ce silence est porteur des graines de son action politique future. Ce silence enterrera aussi les ruines de l’ancienne ère . Cette ère, l’autre ère qui se débat, résiste, cette ère que nous savons tous marquée des scarifications et souffrances multiples qui ont pour noms entre autres, complots, trahisons,cabales politiques, mesquineries en tout genre.

Cette ère a légué au combattant Idy un bagage, un viatique pour le futur qui fera indéniablement la différence entre son action politique, ses choix politiques et celles promues par les néo politiques de notre époque même si mus par ailleurs d’un fort désir de participer à la gestion et a la rectification des erreurs commises dans la gestion des affaires de la Cité.

Pendant très longtemps ses propres mots ont été utilisés, déformés par des esprits retors pour le nuire. A l’ère de ce que Christian Salmon appelle « Une économie de l’attention hyper concurrentielle, où il faut aller de plus en plus loin pour continuer à intéresser ». Savoir se taire, éviter la recherche du « buzz », raréfier ses prises de paroles, refuser de communiquer sur des dossiers dont on a pas la maîtrise, encore moins l’expertise pour les analyser, s’accorder des périodes de retraite, de silence, d’observation active est d’un stoïcisme rare à magnifier.

Le Président Idrissa Seck n’a jamais faibli, il ne cédera pas a la forte réclame politicienne d’une ubiquité d’expertise et de communication qui pousseraient inéluctablement le néophyte politique à communiquer de manière peu sure sur des dossiers, thématiques qu’il ne maîtrise point et s’exposer ainsi au ridicule, critiques justifiables de jurys populaires dont regorgent les réseaux sociaux et éventuellement à des poursuites judiciaires incongrues.

Robert Sternberg rappelle les trois dimensions de « l’intelligence pratique »: Savoir quoi dire a qui, savoir quand le dire, et savoir comment le dire pour un effet optimisé.

Pour conforter le Président Idrissa Seck Machiavel disait « Savoir se taire est en effet une qualité essentielle. Savoir se taire est une puissance, au sens politique ». Cependant il est important de clarifier que le silence du Président Idrissa Seck ne s’inscrit nullement dans le sillage du principe machiavélien qui est de « Garder le silence sur un accord scandaleux, sur une erreur inexcusable ou sur un projet inhumain ». Non !

Un coup d’œil furtif sur le passé politique récent de notre pays renseigne à suffisance que Président Idrissa Seck a été aux avant postes de tous les combats des années 80 à nos jours. Idrissa Seck s’est illustré dans la dénonciation et les prises de positions nettes, tranchées en faveur des intérêts du peuple sénégalais, des 7 milliards de Taiwan aux accords scandaleux signés par le Président Macky Sall depuis son accession au pouvoir concernant nos ressources naturelles pour être brève. Rappelons également que la rupture officielle de sa collaboration d’avec l’actuel Président de la République est survenue à la faveur d’une dénonciation de sa part d’affirmations fallacieuses liées à la situation des finances de l’Etat aux premières heures de son mandat. Il avait ainsi avec toute son équipe renonce aux honneurs et jouissances liées à l’exercice du pouvoir de par leur statut de membres de la coalition Benno Bokk Yakaar.

Le silence du Président Idrissa Seck ne saurait donc être assimilable à une quelconque forme de compromission encore moins à la démission. Le Président Idrissa Seck est un républicain, un homme de foi, doublé d’un patriote qui croit profondément au principe selon lequel la vie de la communauté passe avant celle de l’individu. Il a amplement démontré depuis 2004 sa soumission totale à la raison d’Etat et au principe énoncé par Aristote et Thomas d’Aquin, selon lequel « le bonheur de la collectivité est plus parfait que celui de l’individu et se le subordonne ». Toutes ses décisions politiques ont été scellées sous fer de la subordination de ses intérêts propres à ceux de la Nation toujours. Il en a été ainsi hier, aujourd’hui et il en sera ainsi dans le futur et aucun stratagème, fin stratège politique ne sera suffisamment habile pour l’entraîner dans un sillage autre que celui la.

Ainsi ” être utile à soi-même et aux siens est une bonne chose,mais être utile à la cité plaît encore davantage aux dieux”. Voila le phare qui guide son action politique. Son refus de contestation des résultats des dernières élections sur consigne de son guide religieux Serigne Moussa Nawel et sa visite au Khalife General des mourides s’inscrivent indubitablement dans ce contexte. Pour tout croyant digne du nom ces deux aspects de son action politique sont nettement perceptibles: Servir Dieu a travers les Hommes. Quand la parole ne sert ni à la construction, ni a la consolidation des acquis du moment de la Nation, alors le silence est imposé.

In fine, dans le contexte particulier que nous vivons le silence du Président Idrissa Seck est donc une communication. C’est un silence dynamique différent d’une stratégie d’abstinence médiatique,visant à créer le désir en faisant silence. Ce silence est audit, ce silence est évaluation, ce silence est construction, ce silence est murmure, ce silence est prémices d’aubes plus rayonnantes pour un Sénégal réconcilié avec lui même, réconcilié avec ses hommes politiques. Un Sénégal d’union, de solidarité et d’équité, un Sénégal pour tous. Silence,laissons passer l’ange.

Par Françoise Hélène Gaye Ditwiler.

8 COMMENTAIRES
  • tapha

    le texte est long.

  • Big Senegal

    Toi et ton Idy et son Silence, allez vous
    faire voir ailleurs.

  • baye darou

    cette salope c’est kii ?

  • Rafna1

    Ah, je préfère cette plume à tes lives……pas mal même si je ne soutiens pas idy….j’apprécie sa nouvelle formule de communication….lol, d’autant plus que ton dit passe parfois à côté de la plaque

  • Ibrahima

    C’est triste de lire ces justificatifs inutiles

  • Fally

    L’avocate des diables

  • gee

    on a tous compris le silence d’idy.macky lui avait promis le poste de chef de l’opposition,il s’est calmé.et quand macky s’est rapproché de wade il a su qu’il était abusé et commence à sortir de son trou.de toute façon ce dealer international ne nous intéresse pas.qu’il nous dise ou il a mis les milliards qu’il a détourné alors cet argent devait financer un centre de traitement des malades du sida après qu’un tradipraticien sénégalais ai découvert le remède pour guérrir définitivement le sida.

  • Dieuf rek

    Excellent texte de Françoise. Merci pour la belle plume et le contenu qui reflète inéluctablement qu’autour se Idy, il y’a de la qualité à gogo.

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