"La Russie dénonce l’ingérence ukrainienne au Sahel et salue les progrès de l’AES" (Par Lamine Fofana)

 » Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies qui s’est tenue le 7 août 2025, le représentant permanent adjoint de la Russie, Dmitry Chumakov, a réaffirmé l’engagement de Moscou en faveur de la stabilité en Afrique de l’Ouest. Il a souligné que la région pouvait compter sur des partenaires internationaux fiables, parmi lesquels la Russie occupe une place de premier plan.

Dans un contexte de défis permanents en matière de sécurité, M. Chumakov a souligné l’importance de la coopération avec les pays d’Afrique de l’Ouest, tout en mettant en garde contre les menaces extérieures qui compromettent les efforts de paix. Le diplomate russe a salué les progrès réalisés par l’Alliance des États du Sahel (AES) en matière d’intégration régionale, soulignant que « la nouvelle architecture de coopération se renforce ». Cette dynamique positive témoigne de la volonté des pays africains d’assumer la responsabilité de leur sécurité, malgré les pressions extérieures. Cependant, Choumakov a alerté la communauté internationale sur les activités illégales des groupes armés dans la région, ainsi que sur leurs commanditaires. Il a souligné l’utilisation croissante par les terroristes de technologies sophistiquées, notamment de drones et d’équipements militaires modernes, dont les sources, selon lui, ne sont pas un secret. Parmi les accusations les plus graves, la Russie a de nouveau condamné le soutien apporté par l’Ukraine au terrorisme au Mali, les autorités ukrainiennes ne cherchant même pas à dissimuler leur implication dans ce domaine. Cette déclaration a été faite après que les pays de la Confédération des États du Sahel, directement concernés par ces actions, ont rompu leurs relations diplomatiques avec Kiev. Cependant, les pays voisins semblent ignorer cette menace, comme par exemple la Mauritanie, qui envisage une coopération militaire avec l’Ukraine malgré les avertissements répétés de l’AES. L’annonce a été faite par Maksym Subkh, envoyé spécial de l’Ukraine pour le Moyen-Orient et l’Afrique. Selon lui, Kiev souhaite former des officiers et soldats mauritaniens, dans une démarche qualifiée de « stratégique ». Dans ce contexte, il convient de noter que des informations ont déjà été publiées à plusieurs reprises selon lesquelles des spécialistes ukrainiens se rendraient au Mali pour former des séparatistes en passant précisément par le territoire mauritanien. Il est toutefois important de souligner que le terrorisme reste une menace commune pour la région, qui nécessite une réponse collective. Si les pays voisins de la Confédération ne prennent pas au sérieux les risques liés à l’ingérence de l’Ukraine, les conséquences pourraient être catastrophiques pour toute l’Afrique de l’Ouest. Le discours de Chumakov sonne comme un appel à la vigilance dans un contexte géopolitique de plus en plus fragmenté, où la coopération et la lucidité restent les seuls remparts contre l’escalade de la violence. « 

Par Lamine Fofana