La menace Trump : incertitude pour les exportations africaines

Les producteurs africains sont préoccupés par le retour de Donald Trump, remettant en question l’avenir de l’AGOA, cet accord qui exonère 1 800 produits africains de taxes aux États-Unis. La réélection du républicain sème le trouble, surtout parmi les producteurs d’agrumes sud-africains qui craignent l’impact de nouvelles taxes douanières.

Les produits agricoles, notamment les fruits, sont parmi les plus touchés. Les producteurs sud-africains, kényans, nigérians et ghanéens profitent grandement de ces franchises douanières. Avec Trump, la peur d’une remise en question des conditions tarifaires devient réelle alors que le Congrès, majoritairement républicain, doit décider du renouvellement de l’AGOA pour 2025.

Un responsable de l’industrie sud-africaine, sous couvert d’anonymat, met en lumière l’enjeu crucial de cet accord qui, s’il venait à disparaître, mettrait en péril des milliers d’emplois et des recettes majeures. Dans le domaine automobile, certains, comme le directeur de SP Metal Forgings Group, estiment que les consommateurs américains pourraient absorber d’éventuels surcoûts douaniers.

Néanmoins, une incertitude plane sur la volonté de la nouvelle administration américaine de renégocier ou d’abandonner l’AGOA. Les industries textiles kényanes et ghanéennes craignent également des restrictions plus sévères sur les règles d’origine des produits.

Quant aux pays d’Afrique centrale, bien que leurs minéraux ne soient pas concernés par l’AGOA, ils pourraient subir les conséquences d’une révision des relations commerciales, autrefois favorisées sous Biden. Les prises de position géopolitiques, telles que le soutien à la Russie ou la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël, pourraient influencer les décisions américaines dans un contexte de clivage accru.

Les experts en stratégie internationale rappellent l’importance de se préparer à toute éventualité face aux politiques imprévisibles du président Trump.