« La France est bien un peuple de race blanche », Par El Hadji Malick Sall Elimane Donaye

Le peuple français est sans conteste le peuple le plus éruptif de tous les peuples du monde. C’est probablement là sa grandeur. Révolutionnaires inconsolés, les Français s’embrasent d’un rien. Même la trivialité les porte à l’incandescence.

Les réactions concordantes et outrées aux propos récents et anodins d’une politicienne française de droite tempérée en attestent à suffisance.

Qu’a dit Madame Nadine Morano??

Elle a soutenu que la France était un pays de race blanche à racines judéo-chrétiennes.

Madame Nadine Morano devrait rougir… De la banalité de son propos.

Et pourtant, cela a mis à feu et à sang quelques beaux esprits régnants, journalistes et politiciens qui nous ont livré le spectacle obscène littéralement sans mise en scène — de leurs consciences offusquées.

Des ravages de la morale lorsqu’elle anémie ou enténèbre l’esprit.

Aujourd’hui, la race n’est plus en grâce. Ni le mot ni le concept. Moins récusés par l’ethnologie et l’anthropologie que discrédités par la morale et emportés par les vents mauvais de l’Histoire. La peur des effets conduit à escamoter les causes. Au point que par la volonté du président Hollande, le mot « race » sera rayé de la Charte fondamentale française.

Mais la réalité est obstinée : « L’anthropologue comme l’homme de la rue savent pertinemment que les races existent. Le premier parce qu’il peut répertorier les variétés de l’espèce humaine?; le second parce qu’il ne peut douter du témoignage de ses sens ». (L.C.Dumas, rapporteur de l’UNESCO, 1951).

Les individus ont une apparence, des singularités, une culture qui les distinguent. La notion de race est légitime si elle n’est que la traduction des spécificités physiques, culturelles des individus.

La notion de race concourt à définir l’identité. La race, c’est le roman des origines, le récit des mythes et des légendes fondateurs, une religion souvent, une langue et une culture toujours. Un héritage. Une verticalité.

Personne ne doute, peut-être à tort, que les Gaulois soient de race blanche. Je ne sache personne qui ait soutenu le contraire. Les lointains ancêtres des Français n’étaient ni noirs, ni arabes, mais blancs. Lorsque l’on se représente à l’esprit le français lambda, il ne nous apparaît pas noir ou jaune. Mais blanc. Parce que la France est un pays de race blanche tout comme le Sénégal est un pays de race noire. Ce n’est pas être raciste que de le dire. Il s’agit simplement, ici, de rappeler une réalité historique indéniable.

Mais il faudrait, à suivre les diktats des bien-pensants, s’interdire de parler de race. Le mot, pourtant tiré du vocabulaire commun, est sacrilège. Et toute référence y allusive devient infraction.

Madame Nadine Morano, qui n’est certes pas une lumière, n’a tenu que des propos de bon sens. Propos apodictiques qui ont provoqué un tollé, un choc tellurique. Elle est aujourd’hui l’objet d’une véritable estrapade, d’un lynchage. La voici pendue haut et courte, écartelée en place de grève pour avoir dit… une évidence. Il ne manquerait plus que la gauche, par les bons soins de la Licra ou de telles autres de ses officines univoques et sectaires qui fliquent la pensée, l’envoyât au bûcher.

Le racisme est sans conteste le cancer de notre époque. Mais l’antiracisme un totalitarisme, écrivait Finkielkraut — peut s’avérer tout aussi délétère que ce qu’il a vocation à combattre.

L’antiracisme veille. Il est le dernier dogme institué. Une religion d’État. Les médias et les tribunaux sont ses dévots. Dociles et fervents.

L’antiracisme est une morale, certes. Mais il n’est tolérable que si ses impératifs pèsent sur nos comportements?; néfaste dès lors qu’il se mêle de régir nos pensées. Lorsque, dans l’ordre de l’esprit, il prescrit, proscrit et ordonne, il devient fasciste comme Roland Barthes le disait de la langue.

L’antiracisme nous intime de penser droit. C’est-à-dire à gauche. Violence inacceptable.

Zarathoustra vaticinait : viendra le temps du dernier des hommes, méprisable entre tous : l’homme grégaire et d’un égalitarisme radical. Le temps de l’indifférenciation ethnique, sociale et sexuelle. Des identités uniformes.

Ce temps est venu. Temps délétère…

J’ai l’heur de ne pas être un politicien et d’être libre du goût vulgaire de plaire. Singularité qui me permet d’affirmer ici, à rebours de la pensée régnante, que les races, quitte à les appeler ethnies, existent bel et bien.

Si la morale intime que l’on pense différemment, c’est la morale qu’il faut récuser.

Continuons à dire que la France est un pays de race blanche. Et à le dire au risque de l’estrapade. Il y a un délice à cet effroi…

La solitude de la pensée est un bonheur hautain.

EL HADJI MALICK SALL ELIMANE DONAYE