La crise de la pêche artisanale : récit d’une ressource épuisée

Il fut un temps où la pêche artisanale était prospère, mais les temps ont changé. Les pêcheurs artisanaux, comme Issa, praticien du «Xeuth Mball» depuis 25 ans à Thiaroye sur Mer, font face à des défis immenses. Les pêcheries sont désormais appauvries, souvent envahies de juvéniles et de déchets plastiques. Les pêcheurs artisanaux doivent rivaliser avec la pêche industrielle qui exploite intensément les ressources halieutiques.

Le quotidien des pêcheurs témoigne de conditions difficiles. Après une nuit passée à jeter leurs filets, ils les remontent au matin. Leurs prises sont souvent maigres, se limitant à des petites espèces et des ordures. La déception est palpable chez Papis, qui se souvient de jours meilleurs. Cette situation pousse même certains à risquer la traversée vers l’Europe, témoigne Gorgui.

La mer, autrefois généreuse, est désormais appauvrie. Les pêcheurs artisanaux sont contraints d’adapter leurs méthodes, mais la concurrence des bateaux industriels continue de menacer leur survie. Pendant 25 ans, des espèces nobles étaient pêchées à quelques kilomètres de la côte, raconte Moussa. Aujourd’hui, les prises sont si rares que l’avenir de cette activité semble incertain.

Les autorités cherchent à renforcer le contrôle des eaux sénégalaises, notamment grâce à l’utilisation de patrouilleurs et d’images satellites. Cependant, les comportements des pêcheurs locaux, souvent en infraction avec les règles, compliquent la situation.

La surpêche persiste, alimentée par la demande croissante de l’industrie de la farine de poisson. Les usines de transformation, disséminées dans tout le pays, achètent les prises des pêcheurs, même juvéniles. Les règles de pêche sont souvent bafouées en raison du manque de surveillance, ce qui contribue à l’épuisement des ressources halieutiques.