Kenya : La Haute Cour suspend l’accord sanitaire de 1,6 milliard de dollars avec les États-Unis

La justice kényane a prononcé la suspension d’un accord de coopération sanitaire majeur avec les États-Unis, évalué à 1,6 milliard de dollars. Cette mesure conservatoire fait suite à des préoccupations juridiques concernant la protection des données personnelles et le respect des procédures constitutionnelles.

La juge Bahati Mwamuye a émis une ordonnance interdisant au gouvernement et à ses agents de mettre en œuvre ce partenariat signé le 4 décembre dernier à Washington. Cette décision répond aux requêtes déposées par la Fédération des consommateurs du Kenya (COFEK) et le sénateur Okiya Omtatah. Les plaignants soutiennent que l’entente viole la Constitution ainsi que la législation sur la protection des données. La COFEK redoute spécifiquement que des informations sensibles, telles que le statut VIH, les dossiers de vaccination ou les antécédents de tuberculose, ne soient accessibles à la partie américaine sans garanties de sécurité suffisantes.

Sur le plan procédural, le sénateur Omtatah dénonce une absence de participation publique et de contrôle parlementaire, soulignant que les conditions imposées pourraient peser lourdement sur les finances publiques. L’accord quinquennal, censé couvrir la période 2026-2030, prévoyait un financement américain pour la lutte contre les épidémies et la santé maternelle, auquel s’ajoutait une contribution kényane d’environ 2,5 milliards de dollars. Comme le souligne Agence Afrique, si Washington se félicite de cette stratégie d’accords directs, des observateurs locaux pointent les risques liés à la confidentialité. L’affaire sera examinée sur le fond lors d’une audience fixée au 12 février 2026.

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