Le rappeur Julio L’Absolu a pris la parole pour défendre Thiat, dont le dernier clip critique le nouveau régime sénégalais, face aux attaques de certains militants de Pastef et artistes.
Dans une déclaration relayée sur les réseaux sociaux, Julio L’Absolu affirme : « Quand un rappeur ose lever la voix contre le gouvernement sénégalais, il ne parle pas pour lui seul, il parle pour tous ceux qui subissent en silence. C’est le rôle premier du rap, dire ses pensées sans trembler et dénoncer même quand ça dérange ».
Pour Julio, Thiat « n’a pas cédé aux tentations, il n’a pas plié devant l’argent ni devant le pouvoir. Pendant que vous chantez les louanges de ceux qui vous nourrissent, lui, il prend des risques pour dire sa position qui n’est pas la vôtre ».
Le rappeur ajoute : « La politique divise, mais le hip-hop doit rassembler. On peut avoir des avis différents, mais jamais au point de trahir l’essence du mouvement. Si on laisse les politiciens choisir nos camps, on perd l’âme même de ce qu’on est. Le vrai ennemi n’est pas ton frère rappeur, c’est l’injustice, la corruption et l’oppression ».
Julio L’Absolu déplore l’influence grandissante de la politique sur le rap sénégalais : « Le jour où le hip-hop se met au service du pouvoir, il cesse d’être hip-hop. Le rap sénégalais va très très mal… soit « dulkat leu », soit mou tok si fauteuil bi di nguru ».
Avec ce soutien public, Thiat bénéficie d’une prise de position claire d’un confrère qui défend la liberté d’expression et l’indépendance artistique dans le hip-hop sénégalais.
Ce rap là si et si : fermer sa bouche quand le peuple meurt 😤, et vouloir l’ouvrir après les combats devant un peuple meurtri par ses morts et blessés , soif de justice 😤; NON nous ne permettons pas aux judas de prendre la parole 😤, ferme la, ferme la, ferme ta bouche 🤐 🤫🤫🤫🤫🤫🤫🤫🤫🤫😡😡😡😡😡😡😡🤬🤬🤬🤬🤬bouffon de service 😤
Ki wakho fi dara tous
Il n’est pas nécessaire de répondre aux propos de Julio L’Absolu. Son discours ne fait que démontrer l’hypocrisie de la posture qu’il défend.
Une défense hypocrite
Julio L’Absolu défend l’idée que le rap doit être une voix de contestation, mais son discours est un paradoxe. Il est facile d’être « la voix de ceux qui subissent en silence » quand on ne subit rien soi-même. Julio et Thiat ont activement milité pour le changement. Aujourd’hui, ils ne veulent pas endosser les responsabilités qui en découlent. Ils veulent que le rap reste en marge du pouvoir, tout en étant eux-mêmes au centre de l’arène politique. On ne peut pas être un acteur du changement et rejeter ensuite les conséquences de cet engagement.
L’opposition stérile
Julio L’Absolu affirme que Thiat n’a pas cédé à « l’argent et au pouvoir ». Mais peut-être que la vraie raison est qu’on ne le lui a pas proposé. Le gouvernement s’attaque à l’injustice et à la corruption, les fléaux que le hip-hop est censé dénoncer. Il est étrange de critiquer un régime qui essaie de mettre de l’ordre, alors que le travail n’a pas encore commencé.
Les critiques de Thiat et la défense de Julio L’Absolu ne sont plus que des postures. Elles n’apportent rien de constructif au débat. Au lieu de diviser le mouvement pour une opposition stérile, Thiat et Julio devraient plutôt mettre leur énergie au service de la construction du pays.
Sénégal sunu reew
Pas besoin d’être un rappeur pour se mettre de son côté. Les Sénégalais qui ont soutenu le projet de Fenstef en ont accès de leurs mensonges et tergiversations.
Cette chanson vient à point nommé. Elle exprime le ressenti de plus d’un. Fenstef a abusé de notre confiance.