Ce 10 septembre 2025 est célébrée la Journée Mondiale de la prévention du suicide. Ici, au Sénégal, le phénomène prend de plus en plus une ampleur sans que personne ne songe à y trouver des remèdes. Et, pourtant, nous n’avons jamais cessé d’alerter sur la recrudescence des suicides, causés par certaines difficultés de la vie, liées surtout à l’augmentation du taux de chômage, des cas de divorces, entre autres maux qui gangrènent notre société. Il n’existe pas une seule semaine sans que la presse ne revienne sur des cas de suicide, que ce soit dans les grandes villes ou même dans les villages les plus reculés. Véritablement, le suicide est devenu plus qu’une réalité au Sénégal et plus grave encore, il concerne les hommes, femmes, jeunes et vieux, endeuillant notre société, avec des mobiles souvent mystérieux. L’heure est grave et nous devons très vite agir.
Généralement, les personnes qui se donnent la mort par le suicide, souffrent de problèmes de santé mentale au moment des faits. D’ailleurs, ils sont si nombreux, ici, au Sénégal et dans le reste du monde, les malades mentaux qui mettent fin à leurs vies. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 727000 personnes se sont suicidées dans le monde en 2021. En effet, le suicide de l’étudiant Matar DIAGNE, à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis qui a fortement endeuillé tout le peuple sénégalais, devrait bien interpeller toute la conscience collective. L’on se rappelle de la lettre posthume, très pathétique qu’il avait laissée à la population. Mais, malheureusement, aucune leçon n’a été retenue de ce drame qui avait fait couler beaucoup d’encre au Sénégal et même à l’étranger. Le manque de solidarité et l’hypocrisie ne font qu’augmenter le suicide.
Pour prévenir les suicides, notre Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux, avait ouvert en 2019, une Maison de l’Espoir, un cadre virtuel d’écoute et d’orientation pour apporter gratuitement des solutions à certains problèmes de société. Contrairement à nos grands parents, les jeunes sénégalais désertent les maisons familiales, après le mariage, pour vivre dans des appartements. Conséquences, il n’y a presque personne pour accompagner ces couples en cas de conflit. Et, très souvent, c’est le divorce qui suit après de graves scènes de violences parfois mortelles. A cette réalité, s’ajoute le manque de psychologues à Dakar et à l’Intérieur du pays, d’où l’importance pour les nouvelles autorités de travailler pour la formation d’un personnel qualifié. Si l’on y prend garde, le suicide va endeuiller davantage nos populations.
Le 09 septembre 2025,
*Président de l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM)
Non, quand ça parle de maux de ce genre, il n’y a pas grand monde. Merci Ansoumana et du courage dans ta quête d’une vie meilleur pour ceux pour qui tu te bats. Jambaar dëgg nga!