Jérôme Bandiaky, que reproche-t-on au ‘Sniper’ proche de l’ancien régime, récemment cité dans deux affaires ?

Jérôme Bandiaky, surnommé « Sniper », est une figure proche de l’ancien régime sénégalais de Macky Sall, notamment en tant qu’ancien chef des « Marrons du feu », une unité de sécurité privée affiliée à l’Alliance pour la République (APR). Il a été arrêté le 18 septembre 2024 par la Division des Investigations Criminelles (DIC) à son domicile à Dakar. Cette arrestation s’est déroulée dans un contexte tendu, avec une intervention musclée de la police.

Conduit dans les locaux de la DIC, son interrogatoire s’est déroulé entre minuit et 1h35 en présence de ses avocats, Me Djiby Diallo et Me Fara Gomis. Selon des informations rapportées par le site Dakaractu, les questions posées à Bandiaky ont tourné autour de plusieurs points sensibles. Le premier concerne son passeport diplomatique obtenu durant sa carrière dans la sécurité rapprochée d’importantes personnalités politiques. Il a également été interrogé sur le logement de fonction qu’il occupe dans le centre-ville ainsi que sur un bâton télescopique retrouvé lors de la perquisition menée à son domicile.

Au cours de l’audition, Bandiaky a précisé avoir assuré la sécurité de Macky Sall de 2009 à 2012, puis de Mimi Touré entre 2013 et 2014. Il a justifié son passeport diplomatique et le logement mis à sa disposition comme des avantages liés à ces fonctions. Concernant le bâton télescopique, il a souligné qu’il s’agissait d’un outil indispensable dans le cadre de ses missions de sécurité rapprochée. Il a également mentionné être à la tête d’une société de sécurité agréée par les autorités depuis 2022.

Bandiaky est cité dans plusieurs affaires sensibles, notamment la disparition mystérieuse de deux membres des forces de sécurité, Didier Badji et Fulbert Sambou. Son nom a également été mentionné dans d’autres dossiers impliquant l’ancien régime. Bien que les raisons précises de son arrestation ne soient pas encore officiellement confirmées, il semblerait que des éléments importants liés à ces affaires aient été découverts chez lui lors de la perquisition effectuée par la police.

À l’issue de cet interrogatoire, les avocats de Bandiaky ont vivement critiqué la méthode employée par les autorités. Ils ont dénoncé une arrestation effectuée sans convocation ni mandat, y voyant une tentative d’humiliation publique de leur client devant ses proches.

Après cette première nuit au commissariat du Plateau, Jérôme Bandiaky doit se rendre de nouveau à la DIC ce matin pour la suite de l’enquête.