« J’ai réagi sous le coup de la colère » : 6 mois de prison ferme requis contre deux militants de Pastef

Deux militants du parti Pastef, Mandoumbé Diop, connu sous le nom de « Lamignou Darou », et Serigne Mbaye Diagne, alias « Boy Dakar », ont comparu ce mercredi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont poursuivis pour des propos jugés injurieux envers des opposants politiques, diffusés via des vidéos sur le réseau social TikTok. Le procureur de la République a requis une peine de six mois de prison ferme à leur encontre.

L’affaire a débuté suite à la viralisation de séquences sur les comptes TikTok « Lamignou Darou 1912 » et « Dakar Bisnes ». Selon les informations rapportées par Kawtef, les vidéos contenaient des propos considérés comme contraires aux bonnes mœurs. Le parquet s’est auto-saisi et a chargé la Division spéciale de cybersécurité de l’enquête, qui a abouti à l’interpellation des deux hommes, âgés de 35 ans. Il est reproché à Mandoumbé Diop d’avoir qualifié des manifestantes de « prostituées » et d’avoir menacé de « castrer les hommes » participant à une marche de l’opposition.

Devant le tribunal, les deux prévenus ont reconnu les faits qui leur sont imputés. « J’ai fait la vidéo parce que des personnes avaient organisé une manifestation et tenu des propos irrespectueux envers le Premier ministre Ousmane Sonko, notre leader. Comme je ne supporte pas qu’on insulte Ousmane Sonko, j’ai réagi sous le coup de la colère », a déclaré Mandoumbé Diop pour sa défense, évoquant un « amour inconsidéré » pour son leader. Concernant les menaces de castration, il a précisé : « Si j’étais député je proposerais une loi de ce genre pour punir les voleurs de deniers publics ». Son co-prévenu, Serigne Mbaye Diagne, a également admis sa participation, expliquant avoir réagi aux insultes visant leur leader et a exprimé ses regrets.

Lors de ses réquisitions, le représentant du ministère public a souligné la gravité des faits et a demandé une peine de six mois de prison ferme, afin de lancer un message de fermeté contre les dérives verbales sur les réseaux sociaux. La défense, assurée par plusieurs avocats, a plaidé la clémence, l’excuse de provocation et a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra sa décision le 20 octobre 2025.

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2 commentaires

  1. Si Mahawa Diouf qui a accusé un honnête citoyen de détournement de deniers publics s’en sort avec un sursis, on peut espérer pour ces deux jeunes militants de Pastef qui ont l’excuse de la provocation.


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