Les institutions universitaires israéliennes font face à une multiplication par trois des boycotts académiques au cours de la dernière année. Selon l’agence Anadolu, qui cite le quotidien Haaretz, près d’un millier d’actions de ce type ont été recensées dans le monde, une situation décrite par des universitaires comme la plus grave vague de boycotts jamais subie par le pays.
Ces boycotts sont le fait d’universités étrangères, d’associations professionnelles, de groupes de recherche et de chercheurs indépendants. Ariel Porat, recteur de l’Université de Tel-Aviv, a qualifié la situation de « période la plus difficile de leur histoire académique ». Selon nos informations, une quarantaine d’universités étrangères ont déjà mis fin, totalement ou partiellement, à leur coopération avec Israël au cours des deux dernières années.
Un chercheur cité par la même source a exprimé la crainte que la recherche scientifique israélienne ne « risque de s’effondrer ». Face à cette situation, l’Association des présidents d’universités israéliennes a mis en place un comité pour suivre ces boycotts et y répondre par la voie diplomatique. Cet isolement croissant s’inscrit dans un contexte de conflit ayant entraîné un bilan humain particulièrement lourd à Gaza.
Le mouvement de boycott découle des opérations militaires menées par Israël depuis le 8 octobre 2023. D’après des estimations préliminaires, ces attaques ont causé la mort d’au moins 68 527 Palestiniens et fait 170 395 blessés. Les mêmes estimations indiquent que 90 % des infrastructures de la bande de Gaza ont été détruites, avec des pertes matérielles directes chiffrées à environ 70 milliards de dollars. Ces actions ont suscité de vives réactions sur la scène internationale, allant au-delà du seul domaine académique pour toucher les sphères politique, culturelle et sportive.
