Interdiction de manifester : FRAPP attaque le préfet de Dakar en justice pour excès de pouvoir...

Le FRAPP (Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine) a officiellement saisi la justice administrative contre ce qu’il qualifie d’« autoritarisme du préfet de Dakar ».

Dans un communiqué publié ce 23 juillet 2025, l’organisation informe avoir déposé un « recours pour excès de pouvoir devant la juridiction administrative compétente, visant l’arrêté préfectoral n°2266/P/D/DK daté du 4 juillet 2025 ».

Cette démarche juridique fait suite à « l’interdiction prononcée par le préfet de Dakar concernant la manifestation déclarée par le FRAPP en soutien au peuple togolais », précise le communiqué.

Le préfet avait justifié sa décision par « une perturbation potentielle de la libre circulation des personnes et des biens », ainsi que par la coïncidence de la manifestation avec « la fête de Tamkharit ».

Mais pour le FRAPP, ces arguments ne tiennent pas juridiquement. Le mouvement affirme que « ces raisons ne reposent sur aucun fondement juridique valable », en se référant à la loi n°71-01 du 29 janvier 1971 sur les réunions et manifestations sur la voie publique. Selon cette loi, une interdiction n’est légitime que « si deux conditions cumulatives sont réunies : la présence de menaces sérieuses susceptibles de troubler l’ordre public et l’impossibilité pour les forces de sécurité d’encadrer la manifestation ».

Or, selon le FRAPP, « aucune des deux conditions n’est ni justifiée ni démontrée par l’autorité préfectorale », ce qui rend l’arrêté « un abus manifeste de pouvoir ainsi qu’une atteinte flagrante à la liberté fondamentale de réunion et d’expression garantie tant par la Constitution sénégalaise que par les conventions internationales ratifiées par le Sénégal ».

Le mouvement conclut son communiqué en réaffirmant son engagement à défendre les libertés démocratiques au Sénégal et en exprimant « sa solidarité sincère envers le peuple togolais dans son combat pour la justice et la souveraineté ».