Dans un long entretien accordé à la presse, Pape Thiam, président du parti Natangué Askan Wi, a livré sa lecture des grands enjeux de la vie publique, tout en évoquant son engagement politique, la situation économique du pays et ses ambitions pour la commune de Diourbel. Entre sincérité, lucidité et détermination, le fonctionnaire et homme politique a tenu un discours à la fois critique et constructif.
Dès le début de l’entretien, Pape Thiam a tenu à clarifier sa position sur la question de la participation des fonctionnaires à la vie politique. Pour lui, il s’agit d’un équilibre délicat mais nécessaire.
« Ce n’est pas du tout facile quand on est fonctionnaire. Il faut savoir faire la part des choses entre la mission du service public et l’engagement citoyen », a-t-il déclaré. Il ajoute qu’il reste avant tout fidèle aux principes de neutralité et de loyauté propres à l’administration, tout en gardant un œil attentif sur les réalités du terrain.
« L’essentiel, c’est de respecter les règles et d’agir pour l’intérêt général. Nous avons le droit de participer au débat national, tant que cela se fait dans le respect de notre statut », a-t-il précisé.
Originaire de Diourbel, Pape Thiam explique que sa motivation première vient de son attachement profond à sa ville natale. Il affirme que son ambition n’est pas dictée par la recherche du pouvoir, mais par la volonté d’apporter des solutions aux problèmes concrets que vivent les populations.
« Quand on est né dans une ville, qu’on y a grandi et qu’on y a encore ses parents, on a le devoir de s’impliquer. Servir Diourbel, c’est pour moi un devoir moral et un engagement de cœur », a-t-il affirmé avec conviction.
Sur la question d’une éventuelle candidature à la mairie de Diourbel, Pape Thiam reste prudent mais ferme. « Si les populations jugent que je peux leur être utile, je ne fuirai pas mes responsabilités. Je suis prêt à servir, avec rigueur et transparence », a-t-il confié.
L’entretien a également été l’occasion pour le président de Natangué Askan Wi d’aborder les questions économiques et sociales. Pour lui, la pauvreté et le chômage des jeunes demeurent les véritables urgences du pays.
« La pauvreté et le chômage ne se combattront pas par des discours. Il faut des initiatives concrètes : des programmes de formation, des politiques locales de financement, et surtout une vraie planification du développement », a-t-il plaidé.
Il estime que les collectivités locales doivent jouer un rôle central dans la lutte contre la précarité, notamment en accompagnant les jeunes porteurs de projets.
« Nous devons repenser la gouvernance locale. Les communes doivent être des pôles de création d’emplois, pas seulement des structures administratives », a-t-il ajouté.
S’adressant à la jeunesse, Pape Thiam a tenu un discours d’encouragement et de responsabilité. « La jeunesse de Diourbel et du Sénégal doit se former, entreprendre et croire en elle-même. L’avenir du pays dépend de son dynamisme et de son engagement », a-t-il lancé.
Il a également insisté sur la nécessité d’un changement de mentalité, estimant que le développement du Sénégal passera par une citoyenneté active et un sens accru du service public. « Il faut sortir de la logique de dépendance. Chacun doit contribuer, à son niveau, au progrès collectif », a-t-il déclaré.
Enfin, Pape Thiam a rappelé que son parti, Natangué Askan Wi, s’inscrit dans une démarche de proximité et de transparence. « Notre ambition, c’est de construire une nouvelle manière de faire de la politique, fondée sur l’écoute, la probité et la responsabilité », a-t-il souligné.
Selon lui, la confiance entre les élus et les citoyens ne peut renaître qu’à travers des actes concrets et une gestion rigoureuse des ressources publiques. « Les populations n’attendent plus des promesses, mais des résultats. Et cela commence par une gouvernance honnête et crédible », a-t-il conclu.
