L’heure n’est plus à l’utilisation d’euphémismes ou au maniement de la langue de bois. Le
pouvoir à la tête du Sénégal, notre pays, a dépassé le stade du « recul démocratique ». Il est dans
une dérive dictatoriale. Le Sénégal continue de gronder et les Sénégalais sont toujours en colère.
Le régime est manifestement dans une dérive dictatoriale avec ses flots de morts, de blessés, de
prisonniers politiques et sous fonds de scandales financiers.
Nous sommes en danger et nul n’est à l’abri, fut-il même proche du camp présidentiel.
Après avoir embastillé, à la suite de parodies de procès, ses concurrents politiques, le régime
liberticide de Macky Sall s’attaque maintenant à des militants associatifs, à des activistes et à des
journalistes. Ils sont des dizaines à croupir dans les geôles, qui pour un commentaire ou une
opinion émise sur un fait d’actualité, un autre pour une blague ou des railleries. Cheikh Oumar
Diagne et Karim Xrum Xax , Outhmane Diagne, Papito Kara, sont depuis plus de cent jours en
détention pour des propos qui, même du temps de la glaciation senghorienne, n’auraient valu à
leurs auteurs une quelconque convocation au commissariat de police de leurs quartiers.
Le cas du journaliste Pape Alé Niang est emblématique à cet égard. Il a été pratiquement
kidnappé par les forces de défense et de sécurité et mis en prison pour des banalités de l’exercice
du journalisme, dans une démocratie, un État de droit. Après avoir obtenu une libération
conditionnelle, après plus d’un mois de détention préventive, il a vu son contrôle judiciaire être
révoqué, pour être, de nouveau, embastillé à la demande du Procureur qui a justifié sa requête
dans un communiqué où de grandes libertés ont été prises avec les faits.
Ce régime liberticide, despotique et incompétent est devenu nocif pour les Sénégalais et les
serviteurs de l’État. Il y a quelques semaines, dans un silence assourdissant des institutions
auxquelles ils ont consacré des décennies de leur vie, le Sergent Fulbert Sambou et l’Adjudant-
chef Didier Badji ont disparu, soi-disant au décours d’une partie de pêche . Depuis lors, le corps
du premier nommé a été retrouvé tandis que pour le second, sa famille et les Sénégalais restent
sans nouvelles. Curieusement, les autorités judiciaires ont interdit qu’on procède à l’autopsie du
corps retrouvé, au prétexte de son état de décomposition , ce qui selon les experts de l’art
ressemble fort à une dérobade, pour ne pas chercher des éléments pouvant concourir à la
manifestation de la vérité sur la disparition de ces valeureux « diambars ».
La Cour des Comptes a publié son rapport sur les fonds de la lutte contre la COVID-19 apportant
une pièce de plus au passif de cette classe dirigeante qui a décidé de faire des deniers publics son
patrimoine. Pendant que les Sénégalais étaient obligés de renoncer aux obligations de leur vie
sociale, religieuse et professionnelle, des ministres et hauts fonctionnaires appartenant au camp
présidentiel se livraient à leur activité favorite : le pillage des ressources nationales. Plus aucun
sénégalais ne doute maintenant que le slogan « la gestion sobre et vertueuse » de Macky Sall est
une vaste escroquerie.
Au même moment, des éléments probants provenant de sources diverses et variées (rapport
interne de la Gendarmerie, multiples audios…) ont fini d’étayer le complot dit de « Sweet
Beauty » contre le leader du Pastef. Pour rappel le CPR Dooleel PIT avait dénoncé cette
machination dans sa déclaration du 22 février 2021 en exigeant même l’arrêt des persécutions
contre le Pastef.
Mais la plus grande menace qui pèse sur la paix civile et la cohésion nationale est cette obsession
du Président Macky Sall à briguer un troisième mandat que ni la Constitution, ni les revers
électoraux récents de son camp et encore moins la morale ne devraient lui permettre de nourrir.
Le récent séminaire de Benno Bokk Yakaar a donné carte blanche au Président Macky Sall, qui
pense (comme il l’a dit au journal américain le New York Times), qu’il lui revient,
personnellement, de prendre la décision de présenter ou non sa candidature à la prochaine
présidentielle de 2024.
C’est une manière pour les leaders de cette coalition aux allures de plus en plus mafieuses
d’avaliser la troisième candidature, cherchant ainsi à rééditer les coups de force d’Alassane
Ouattara et d’Alpha Condé, qui ont imposé à leurs peuples un troisième mandat au prix de
dizaines de morts et de centaines de blessés.
Le Comité pour la Plate-forme de Réflexions Dooleel PIT-Sénégal « ngir defaraat reewmi »
s’insurge contre ce « centralisme autocratique », particulièrement la forfaiture des dirigeants de
notre Parti, qu’aucune instance n’a mandaté pour cautionner ce projet funeste de violation de
notre Constitution. Cette soumission aveugle aux désidératas du Prince jure d’avec nos traditions
de lutte pour la Démocratie, qui nous avaient conduits, en 2012, à être à la pointe du combat
contre la troisième candidature du Président Abdoulaye Wade et pour de profondes réformes
institutionnelles.
Il est du devoir de tous les camarades de la gauche véritable, des démocrates, des citoyens et des
progressistes sénégalais de s’opposer à ce scénario.
Le CPR Dooleel PIT :
– exige de la direction du PIT Sénégal de mettre un terme au compagnonnage avec le
régime kleptocratique, liberticide, antidémocratique et antirépublicain de BBY.
– demande la libération de tous les détenus politiques et réclame l’ouverture d’une enquête
pour élucider la mort et la disparition des gradés du Renseignement.
– appelle à une Assemblée Nationale plus responsable en garantissant le respect du Député.
– dénonce les lenteurs dans le traitement de l’affaire de la gamine Adji Sarr et demande la
poursuite des comploteurs clairement identifiables.
Fait à Dakar le 26 décembre 2022.
Comité pour la Plate-forme de Réflexions
« Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi »