Hissein Habré sera définitivement fixé sur son sort demain

L’ancien président Tchadien sera fixé définitivement sur son sort demain. Il a été condamné à la prison à perpétuité en première instance.

Selon Le Soleil, les Chambres africaines extraordinaires (Cae) rendent demain, à partir de 10 heures, à la salle 04 du Palais de justice de Dakar, le verdict du procès en appel de Hissein Habré. Comme lors du premier jugement, les avocats de la défense de l’ancien président tchadien avait plaidé l’acquittement. Ils ont bâti leurs moyens d’appel sur « l’irrégularité de la composition de la Chambre d’assise » qui, disent-ils, comprend en son sein un magistrat qui n’a pas dix ans d’expérience dans les fonctions de juge requis pour siéger dans ladite Chambre. Ils font allusion au magistrat Amady Diouf. « Les statuts des Chambres africaines extraordinaires (Cae) stipulent que pour faire partie des membres de la Chambre, il faut avoir au minimum dix ans d’expérience en tant que juge. Ce qui n’est pas le cas pour le magistrat Amady Diouf. Cette vice de composition induit à l’anéantissement total d’une décision de justice », avait soutenu Me Abdoul Gningue.

Les avocats commis d’office pour la défense de l’ancien président tchadien avaient aussi invoqué « la nullité de l’ordonnance de renvoi ». Selon eux, de tous ses co-inculpés, Hissein Habré est le seul à être renvoyé au terme de l’instruction contrairement aux dispositions de l’article 375 du Code de procédure pénale du Sénégal. « Malgré les mandats d’arrêt lancés contre eux, tous les autres qui ont été cités n’ont pas été renvoyés. Les motifs juridiques de l’ordonnance de renvoi sont erronés », avait soutenu Me Gningue. La défense avait également relevé beaucoup « d’incohérences » dans les témoignages à charge. Pour la partie civile, ses moyens d’appel avaient essentiellement porté sur les intérêts civils. « Nous avons eu droit à un jugement complètement ambigu », avait regretté Me Jacqueline Moudeina, une d’entre eux. Selon elle, la Chambre d’assises a rejeté « injustement » la constitution de parties civiles de milliers de victimes. « On s’est aperçu que les juges n’avaient pas de critères biens définis pour qualifier les victimes de parties civiles. Ils étaient également en porte-à-faux avec les statuts des Chambres africaines extraordinaires (Cae) qui, en son article 28, parlent de victimes qui ont participé ou non à la procédure », avait-t-elle déploré avant de demander aux juges de revoir les critères de dédommagement.

Dans ses réquisitions, le parquet a rejeté tous les moyens soulevés par la défense. Mais, pour le verdict, il s’en était remis cette fois-ci à la sagesse de la Chambre.

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