« Habdou Khoudoss : Sur les pas d’un ascète avisé »

Habdou Khoudoss, l’esclave du Saint est le nom que Cheikh Ahmadou Bamba lui avait choisi à sa naissance en 1908 à Darou Manaan, alors qu’il était en résidence surveillée à Thieyenne Djolof. Sa génitrice, la pieuse Sokhna Maréme Balla, de la lignée des Sylla de Mérina, une filiation très réputée dans l’apprentissage et l’enseignement du Coran, est la maman d’une fratrie de trois garçons et une fille dont: Serigne Modou Habib, l’aîné, Serigne Abdou Khoudoss, Serigne Mahmadane et Sokhna Astou Mbacké.

Tandis que, son père Cheikh Ibrahim Faty, le bras droit du fondateur du mouridisme, est pour ce dernier plus ce qu’était Aaron pour Moïse. Il a entrepris ses humanités à bas âge auprès d’éminents érudits dont son oncle Serigne Diané, puis l’illustre Serigne Socé Ndiaye, le traditionnel maître coranique d’un bon nombre des fils de Borom Darou.

Sous la recommandation de l’apôtre de la Mouridiyah, il paracheva ses études en compagnie de ses frères Serigne Abdou Rahmane et Serigne Cheikh Faty Fall auprès de Cheikh Mouhamadou Amiin Gaye Firdawsy, un grand dignitaire mouride. Après l’achèvement de ses études, Serigne Abdou revient à proximité de son père qui il sera son imam à plusieurs reprises. À la disparition de Cheikh Ibrahim Faty en août 1943, Cheikh Abdou rejoignit son frère Cheikh Mouhamadou Hawa Balla qu’il poursuivra d’arrache-pied.

Ce dernier lui vouait une immense confiance preuve qu’il était son confident, secrétaire et conseiller supérieur. Et d’ailleurs Cheikh Modou Hawa Balla lui avait confié son fils aîné qui était Serigne Cheikh Asta Dieye. C’est en novembre 1982 qu’il est devenu second khalif de Cheikh Ibrahim pour succéder son défunt frère Modou Hawa balla. Son premier défi était d’accomplir la mission de ses prédécesseurs, ainsi il inaugura la grande mosquée, un joyau réalisé par Serigne Modou Hawa Balla, où il était l’Imam pendant Longtemps.

C’est grâce à lui aussi que Darou s’est muni d’un hôpital, d’un second forage, l’extension du réseau électriques et hydraulique… Un soufi incontesté, Serigne Abdou était très dévoué dans sa raison d’être qui est l’adoration du seigneur par les actes obligatoires et surérogatoires. Généreux, gentil, hospitalier et humble sont les qualificatifs qui déterminent la personne du petit fils de Serigne Mérina Sylla avec un sourire proche de ses lèvres qui accueillaient toujours ses visiteurs.

Les va-et-vient ininterrompus des démunis dans la cours de sa concession qui tous retournaient avec satisfaction et jovialité qui se lisaient dans leur visage, sont preuves de sa grande générosité. Respecté et très écouté de partout, Serigne Abdou ne cessait de nous rappeler nos devoirs et obligations via ses fameux sermons qu’il livrait à l’occasion des grands jours festifs musulmans. Ses discours tant attendu par la Oummah islamique, étaient diffusés de partout à travers les médias et attirés l’attention de tout un chacun.

Un assimilateur de l’spirituel et du temporel, Il s’activait dans l’élevage et aussi dans l’agriculture avec ses exploitations entre Kamarene et Penda où ses productions étaient inégalable.
Ses parfaites et excellentes relations qui le liaient à ses frères consanguins et musulmans étaient avérés par tous. Toute la classe politique nationale lui cédait un respect et un écoute exceptionnels comme les présidents d’alors Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Sa fonction de régulateur social très notoire dans les moments de chaudes tensions dans la scène politique nationale et même internationale notamment avec les événements sénégalo-mauritaniens où son intervention était magnifié.

À ses 95 hivernages dont ce sont les 21 qu’il passa dans la tête de la famille de Borom Darou dans l’équité, la transparence et la justesse, Cheikh Abdou acheva son beau séjour terrestre au mardi 22 avril 2003 soit l’aube du 18 Safar 1425 dans l’hégire. Une journée de rappel et de prière en sa mémoire lui est dédié annuellement à chaque veille de la commémoration de la naissance du prophète (SAWS). Nous prions au Seigneur, le clément, le miséricordieux d’attribuer à ce vaillant homme de Dieu qui battait pour toujours pour la pérennisation du legs gigantesque de ses pères, un asile indescriptible à côté de ses saints pères dans les plus hauts Paradis.

Que sa progéniture ait une longévité incommensurable pour pouvoir perpétuer l’œuvre colossale de ce digne citoyen modèle.

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