Depuis Kuala Lumpur, en Malaisie, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a lancé un appel ce lundi pour la cessation des interférences étrangères dans le conflit qui déchire le Soudan. S’exprimant en marge du 47ᵉ sommet de l’ASEAN, il a pointé la responsabilité de ces ingérences dans l’enlisement de la crise.
Selon des propos rapportés par l’agence Anadolu, Antonio Guterres a affirmé que le conflit soudanais n’opposait pas seulement l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (RSF). « Nous faisons face à des ingérences extérieures croissantes qui compromettent la possibilité d’un cessez-le-feu et d’une solution politique au conflit », a-t-il déclaré. Le secrétaire général a exhorté la communauté internationale à adresser un message clair aux pays qui fournissent des armes aux belligérants. « Le moment est venu […] de dire clairement à tous les pays qui s’ingèrent dans cette guerre […] d’y mettre fin », a-t-il insisté.
Cette prise de parole intervient alors que la guerre, déclenchée en avril 2023, a déjà provoqué des milliers de morts et le déplacement de millions de personnes. Le chef de l’ONU a qualifié le niveau de souffrance de la population soudanaise d’« insupportable », justifiant ainsi l’urgence de son appel.
La déclaration d’Antonio Guterres s’inscrit dans un contexte de remise en question de l’efficacité des instances internationales. Selon nos informations, cette critique a été récemment formulée en Malaisie même par le président brésilien Lula da Silva, qui a estimé que le Conseil de sécurité de l’ONU « ne fonctionne tout simplement pas ». Par le passé, le secrétaire général lui-même avait souligné la nécessité d’une réforme des institutions mondiales, notant en particulier la sous-représentation du continent africain.
