Groenland : Tensions autour des intentions expansionnistes de Donald Trump

Dans un contexte politique tendu, les Inuits du Groenland expriment leur mécontentement face à la résurgence de l’intérêt de Donald Trump pour l’achat de leur île. Cette proposition, initialement formulée en 2019, a suscité une vive indignation parmi les habitants.
Andreas Hojgaard, habitant de Nuuk, la capitale, a vivement critiqué Trump, le qualifiant de « déloyal » et « arrogant ». « Il tente de voler notre pays au Danemark », a-t-il affirmé, soulignant l’impact des paroles du président américain sur la communauté locale. « Pour nous, c’est dangereux », a-t-il ajouté.
La proposition de Trump a ravivé d’anciennes blessures, les habitants du Groenland ayant rejeté l’idée d’être perçus comme un simple bien à vendre. « Nous ne sommes pas des esclaves », a déclaré Hojgaard. « Nous vivons ici et refusons d’être considérés comme tels. »
Ces déclarations font suite à la réaffirmation par Trump, jeudi, de son intention d’annexer le Groenland. Lors d’une rencontre avec le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, Trump a insisté sur l’importance stratégique de l’île pour la sécurité nationale des États-Unis.
Face à ces développements, Mute Egede, Premier ministre sortant du Groenland, a décidé de convoquer une réunion urgente avec les chefs des partis locaux pour discuter d’une réponse formelle aux propos de Trump. Sur Facebook, Egede a fermement critiqué les intentions du président américain. « On ne peut pas accepter cela », a-t-il affirmé.
Egede a déclaré vouloir affiner le rejet des Groenlandais face à l’annexion proposée, appelant à ne pas « être traités avec mépris ».
Les récentes élections, marquées par la victoire du parti pro-indépendance, ont changé la dynamique politique. Andreas Hojgaard a relevé la nature « unique » de cette élection, qui a déséquilibré les partis historiquement dominants tels que Siumut et Atassut. Inge-Lene Sandgreen, une professionnelle de santé Inuit, a noté « un changement dans les tendances politiques qui pourrait être bénéfique ou non ».
Malgré l’intérêt croissant pour l’indépendance, Hojgaard a souligné que le Groenland n’est pas économiquement prêt à se séparer du Danemark. « Nous souhaitons l’indépendance, mais notre situation actuelle nous maintient sous la souveraineté danoise. Nous n’avons pas l’économie nécessaire ».
Ces informations ont été initialement rapportées par nos confrères du site Anadolu, traduites de l’anglais par Sanaa Amir.