Les travailleurs des collectivités territoriales décentralisées du Sénégal ont entamé depuis hier lundi une grève de 72h sur toute l’étendue du territoire pour protester contre les arriérés de salaires et les pertes d’avantages des agents des conseils régionaux et des mairies de ville redéployés dans les nouvelles collectivités locales dans le cadre de l’acte 3 de la décentralisation. Un mouvement d’humeur très largement suivi et qui a paralysé tous les secteurs sociaux de base au grand dam des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Dans les centres de santé, la grève est totale pas de soins pas rendez vous, même les pharmacies internes ont fermé rideau. Au poste de santé des Hlm où s’est rendu le reporter de senego, le personnel n’est même pas sur les lieux. A deux cent mètres de là, le centre socioéducatif affiche un visage rouge. Des turbans de la même couleur ornent l’entrée et les grillages du pourtour du bâtiment.
La même situation est remarquable dans les centre d’état civil de Dakar où les populations sont systématiquement renvoyées pour leur requête de papiers administratifs. Des correspondances particulières contactées par senego affirment que la grève est également suivie à l’intérieur du pays avec son lot de désolation.
« Tous les travailleurs des collectivités sont solidaires de nos collègues redéployés dans les communes d’arrondissement et les communes et c’est pourquoi la grève est totale. Maintenant, nous prêtons l’oreille aux autorités pour voir quelle sera la prochaine étape », souffle au micro de senego, un responsable syndicale.
Du côté de la tutelle, Le Ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire, souffle le chaud et le froid. Il martèle que tous les salaires des agents redéployés ont été payés mais en appelle au sens des responsabilités des exécutifs locaux et des membres de l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités locales.