Gorée : Le vibrant appel du ministre Amadou Ba pour une « nouvelle civilisation » fondée sur la mémoire de l’esclavage

Le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Amadou Ba, a accueilli dimanche la vice-présidente de la Colombie, Francia Elena Marquez Mina, sur l’île de Gorée dans le cadre de sa visite officielle. Lors de ce déplacement à la Maison des esclaves, l’autorité gouvernementale a plaidé pour une transformation de la mémoire de la traite négrière en un socle fondateur d’une nouvelle civilisation axée sur l’humanisme.

Un héritage pour bâtir l’avenir

Intervenant dans ce lieu chargé d’histoire, Amadou Ba a tenu à redéfinir la perception contemporaine de l’esclavage. Selon lui, cette tragédie ne doit pas être vécue uniquement comme un fardeau, mais comme le point de départ d’une reconstruction sociétale. Il a insisté sur la nécessité d’ériger, sur ces cendres, une civilisation prônant le respect mutuel et le partage. Face à son hôte colombienne, le ministre a qualifié Gorée de « symbole vivant » de cette période douloureuse qui a vu la déportation de millions d’Africains vers les Amériques, tout en mettant en garde contre les tentatives actuelles de falsification et de relativisme historique.

Les ressorts économiques de l’esclavage en question

Au-delà du devoir de mémoire, le ministre a invité à une réflexion sur les mécanismes économiques ayant soutenu le système esclavagiste. Il a soulevé une interrogation pertinente sur la persistance, sous d’autres formes, des logiques d’accaparement des richesses qui prévalaient à l’époque. Comme l’a rapporté Sud Quotidien, Amadou Ba a déploré que le modèle ayant servi l’esclavage continue de causer des ravages, alimentant des conflits pour le contrôle des ressources et du pouvoir à travers le monde. Cette analyse suggère que les leçons du passé n’ont pas encore été totalement assimilées par la communauté internationale.

Appel à une coopération Sud-Sud renforcée

S’adressant directement à la vice-présidente Francia Elena Marquez Mina, Amadou Ba a rappelé les révoltes d’esclaves en Colombie, soulignant que c’est par la lutte que le système s’est effondré. Il a exprimé le souhait que cette visite symbolise la réappropriation de cette histoire commune par les Africains et leurs descendants. Pour conclure, le ministre a préconisé un renforcement de la coopération culturelle et économique entre les nations du Sud. Cette collaboration devrait, selon lui, reposer sur l’égalité et la souveraineté des peuples sur leurs ressources, tout en préservant intacte la mémoire de l’esclavage.

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