Gaza : Mourir pour vivre ! Par Cissé Kane NDAO*

Dans un bout de terre tourmenté

Abandonnés par leur sang et laissés à la merci d’un clic de fusil

Dans la sombre pénombre d’une existence sans autre fenêtre qu’un bout du ciel

Tenus bien chaudement sous une chape de plomb d’un blocus béni par leurs frères

Nourris comme des vers d’appât pour servir de cartons aux snipers en stage

Victimes de leurs bourreaux hier victimes aujourd’hui oppresseurs

Eau terre sable tout est endiguement de leur envol vers la liberté

Quand le chemin de la liberté est la seule voie du ciel

Il faut choisir de mourir pour vivre

Partir pour être libres

Boire le calice de l’infamie jusqu’à la lie

Pour tel le limon du Nil

Arroser la terre de Gaza

Et Nourir son peuple de ses larmes à jamais séchées

Pour dire à la terre par des lettres de sang

Votre refus d’accepter un destin en enfer

Sur la terre promise hier havre de paix

Aujourd’hui sol d’expiation de complices silencieux

Honteux comme une tondue de 45

D’avoir créé un monstre insatiable

Qui désormais pose sur leurs épaules apathiques

Leurs serres écarlates

Et chient à leurs pieds

Des ombres tranquilles de palestiniens dormants

Sourire aux lèvres

Halo de gloire à leurs fronts

Ils sont partis

52 voyageurs sans visa

Désormais libres en eux

À jamais loin de Gaza la prison

Leur prison leur camp

Long fut leur martyr

Rapide fut leur délivrance

Ô toi qui as voulu un prisonnier

Que te reste-t-il d’autre

Que la vanité d’avoir voulu encager l’oiseau ?

Il s’est envolé

De Gaza

Gazé ?

Non !

Libéré à jamais

Par toi le garde chiourme

Et bien malgré ta volonté

Car bien sûr ils sont partis

Comme ils l’ont voulu

Oui ! Ils ont choisi leur destin

Ces 52 voyageurs sans visa.

La lutte les a anoblis à vie

Et la mort les a emportés

Vers des paradis perdus

Par leurs voisins

Hier craintifs aujourd’hui vaillants

Il y a de quoi : ils ont le fusil désormais

Face à des pauvres bougres

Désarmés

Et parqués comme de la chair à canon

Et tirés comme des pigeons

Pour leur bon plaisir !

*Poète

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire