Gamou : Au banquet des nobles caractères… (Sheikh Ndiaye)*

Du Fouta au Fouladou, en passant par le Baol et le Djolof, les coeurs des Musulmans vibrent au rythme de l’anniversaire de la naissance du prophète Mouhammad (saw). Toutefois, l’épicentre de la ferveur se polarise entre le Cayor et le Saloum. Tivaouane, Ndiassane et Médina Baye se préparent pour le pic des festivités attendu la nuit du 27 septembre.
Mais en réalité, qui pourrait vraiment comprendre un être parvenu au summum de la perfection morale? Illuminé par la lumière divine? Allah (Sublime, Exalté) assura son éducation : « En vérité, tu es d’une excellente moralité », sourate 68 verset 4.
Aujourd’hui, l’universalité de son message a finit d’être essaimé au quatre coins du monde. Nous retiendrons seulement quelques extraits des caractères du dernier des prophètes tirés du merveilleux essai intitulé « le nectar cacheté ».
Le prophète (saw) était toujours gai, aimable et d’un abord facile. Il était exempt de toute dureté comme de toute obscénité. Il ne criait jamais et s’abstenait de critiques comme d’éloges exagérés. Il se détournait de ce qui lui déplaisait. Pur de toute vanité, il ne cherchait jamais à se montrer. Il ne parlait pas beaucoup et ne se mêlait pas de ce qui ne le concernait pas. Il ne mettait jamais en évidence les défauts des autres.
Celui qui s’exprimait en sa présence, pouvait être sûr de parler sans être interrompu ni contredit avec âpreté. Il veillait à ce que la discussion ne déviait pas sur un autre sujet. Il tenait en haute estime les personnes qui donnent de bons conseils à autrui. Ses amis intimes étaient tous des hommes d’élite qui se devouaient pour leurs semblables avec une bienveillance inépuisable. Dans un groupe, il s’asseyait là où il y avait de la place, ne réclamant aucun privilège sur ses compagnons et leur demandait de faire preuve de la même simplicité. Il traitait tous les participants d’une assemblée avec autant d’égards, donnant l’impression à chacun de se croire honoré par lui-même d’une manière particulière. Il écoutait avec patience ceux qui lui demandaient son aide sans les interrompre ni abréger la conversation. Il ne refusait l’aide à personne. Si la requête était impossible à satisfaire, il offrait le réconfort de paroles bienveillantes.
Sa colère n’était jamais égoïste ou personnelle. Il ne s’enflammait que pour la vérité. Exempt de toute arrogance, il faisait preuve de la plus grande humilité. A l’époque où l’on honorait les souverains en se levant pour eux, lui interdisait aux gens de le faire pour lui. Il rendait visite aux pauvres, fréquentait les nécessiteux, acceptait l’invitation de l’esclave et se mêlait à ses compagnons comme l’un d’entre-eux.
Amis ou ennemis, tous ceux qui l’ont côtoyé ont témoigné de ses remarquables qualités. Sa générosité était inégalable et ses largesses sans limite. Il donnait comme quelqu’un qui ne craint nullement la pauvreté.
Il a beaucoup de prestance. Son visage est rayonnant, son caractère agréable. Son silence est impressionnant, sa voix a de la noblesse. De loin, c’est le plus beau des hommes,de près le plus sympathique. Ses paroles sont agréables à entendre. Sans un mot superflu, nettes et bien ordonnées comme les perles d’un collier qu’on égrène. Il parlait avec clarté et simplicité, d’une manière cadencée, harmonieuse et concise, disant beaucoup en peu de mots. Ses paroles étaient toujours pertinentes et pleines de sagesse. Dieu l’avait doté de précieuses qualités. Sa longanimite qui lui faisait tolérer patiemment ce qu’il aurait pu faire cesser, sa persévérance et sa promptitude à pardonner étaient remarquables. La patience des plus magnanimes a des limites; mais celle du prophète (saw) n’avait pas de fin et ne faisait qu’augmenter face à la perversité de ses opposants. De même, son indulgence n’avait pas de bornes ; même face à la grossière impolitesse des ignorants.
Il était plus pudique qu’une vierge dans son gynécée. Il ne fixait jamais quelqu’un avec insistance, préférant baisser les yeux. Il ne divuguait pas le nom d’une personne quand on lui en avait parlé défavorablement, se contentant de dire « pourquoi certains font ceci ou cela ».
* Par Sheikh Ndiaye
Maîtrise en développement international et mondialisation &philosophie