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Gabon / De la musique au fauteuil présidentiel : qui est vraiment Ali Bongo ?

La réelection contestée du président gabonais, mercredi, a déclenché une série de violentes émeutes dans ce pays d’Afrique équatoriale peuplé de 1,7 million d’habitants. A 57 ans, Ali Bongo est l’héritier d’une dynastie au pouvoir depuis 1967.

Il y a eu François Hollande, mais il y a aussi Ali Bongo. Réélu mercredi 31 août dans une ambiance délétère, le président sortant du Gabon n’a cessé de répéter durant la campagne présidentielle : « Le changement, c’est moi ». A 57 ans, le fils et successeur d’Omar Bongo, président du pays pendant quarante-et-un ans, cultive le paradoxe d’un leader moderne, malgré un bilan décrié et de nombreuses accusations de répression.

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Une identité mystérieuse

Au contraire de son père, le cacique Omar Bongo, pilier du système de la « Françafrique », on sait peu de choses sur Ali Omar Bongo Ondimba. A la fois très médiatique et méconnu, Ali Bongo est né officiellement le 9 février 1959 à Brazzaville (République du Congo), alors capitale de l’Afrique équatoriale française. « Mon père s’appelle Omar Bongo Ondimba et ma mère PatienceDabany », a-t-il insisté durant la campagne présidentielle. Une version que réfute l’opposition, qui accuse Ali Bongo d’avoir falsifié son identité pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle en 2009.

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Le président du Gabon Omar Bongo (à droite) et son épouse Patience Dabany, accompagnés de leur fils Ali Bongo (au centre), lors du sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à Libreville, au Gabon, le 7 juillet 1977.

Car Ali, né sous le nom d’Alain, fait l’objet depuis l’automne 2014 d’une lancinante polémique sur son identité. Dans son ouvrage Nouvelles affaires africaines (éditions Fayard, 2014), le journaliste français Pierre Péan affirme que le président gabonais s’est présenté en 2009 à la présidentielle grâce à un faux certificat de naissance. Or, l’article 10 de la Constitution stipule que tout candidat à la présidence de la République doit être « gabonais de naissance ».
Ce n’est qu’un sans-papiers vivant au Gabon, un SPF ‘sans-papiers fixe’
Chantal Myboto, ancienne compagne d’Omar Bongo
Marianne
Très vite, l’opposition s’est emparée de cette thèse en affirmant que le président est en réalité « un Biafrais », un enfant nigérian adopté par le couple Bongo pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 1960. L’acte de naissance, archivé au service central d’état civil du ministère français des Affaires étrangères à Nantes, confirme pourtant la version officielle. Mais Pierre Péan affirme que Patience Dabany ne pouvait avoir d’enfants, détailleMarianne (article payant).
D’après ses recherches, Patience Dabany, devenue Joséphine Bongo, « enchaînait les consultations auprès de grands gynécologues français » à la fin des années 1970 pour se soigner, et aurait accumulé les mensonges.

Premiers pas dans la musique

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Ali Bongo en concert, à Libreville au Gabon, le 7 juillet 1977. (FRILET/SIPA)

L’enfance d’Alain Bongo –l’un des 53 rejetons officiels d’Omar Bongo– est en tout cas bien celle d’un « Baby Zeus », comme son entourage le surnommait du vivant de son père, note Jeune Afrique. Elevé au cœur du pouvoir, le jeune Alain Bongo se partage entre le Gabon et l’Europe. Lors d’interviews, il narre volontiers son enfance à Alès, dans le Gard, où il aurait passé une partie de sa scolarité en compagnie d’autres notables gabonais, note Mondafrique.
Il étudie ensuite au collège Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) avant d’entamer des études de droit à l’université de la Sorbonne, à Paris. En 1973, il se convertit avec sa famille à l’islam et prend le nom d’Ali Ben Bongo. A l’époque, la musique le passionne plus que la politique et il tente une carrière en tant que chanteur disco. Avec le soutien de l’Américain Charles Bobbit, ex-manager de James Brown, il sort en 1977 un premier et unique album, A Brand New Man. Il garde de cette période un goût prononcé pour le jazz, la bossa nova, le classique et dit-on, la fête.

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