France : « Un régime de malheur », le gouvernement Lecornu déjà sous la pression de deux motions de censure

Le nouveau gouvernement français, dirigé par Sébastien Lecornu, est confronté ce jeudi à sa première épreuve politique majeure, seulement trois jours après sa nomination. Deux motions de censure, initiées par La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), sont examinées à l’Assemblée nationale, marquant le début d’un débat décisif avant l’étude du projet de budget.

Selon les informations de l’agence Anadolu, la séance s’est ouverte peu après 9 heures. Le sort du gouvernement ne paraît cependant pas immédiatement menacé, les principaux groupes d’opposition en dehors des initiateurs ayant clarifié leur position. Le groupe Les Républicains a fait savoir qu’il ne voterait pas les motions au nom de « l’intérêt supérieur de la nation ». De son côté, le Parti socialiste a également indiqué qu’il ne joindrait pas ses voix à la censure. Boris Vallaud, son président de groupe, a néanmoins averti que « la non-censure d’aujourd’hui n’est en aucun cas un pacte de non-censure ».

Dans l’hémicycle, les échanges ont été vifs. Aurélie Trouvé, pour La France insoumise, a accusé le Premier ministre d’être un « moine soldat de M. Macron » et de « trahir l’esprit de la République ». Marine Le Pen, présidente du groupe RN, a dénoncé ce qu’elle qualifie de « régime de malheur » et un projet de budget qui serait un « musée de toutes les horreurs ». Elle a affirmé que son groupe voterait les deux motions, ajoutant attendre « la dissolution avec une impatience croissante ». Ce climat s’ajoute à des tensions récentes au sein de l’Assemblée, où une erreur d’une chaîne d’information concernant deux élues avait déjà suscité de vives réactions.

En réponse, le Premier ministre Sébastien Lecornu a défendu « l’esprit de compromis » de son équipe et a rejeté les critiques. « Ce gouvernement n’a pas peur du peuple », a-t-il déclaré en s’adressant à Marine Le Pen. Il a appelé les députés à ne pas « prendre en otage le budget de l’État », soulignant l’alternative : « soit nous entrons dans les débats budgétaires, soit nous plongeons dans une nouvelle crise politique ». Le vote sur les motions de censure est prévu dans la soirée.

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