Une enquête pour contestation de crimes contre l’humanité a été ouverte lundi en France, a annoncé le parquet. Cette procédure vise le président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain, Jacques Boncompain, ainsi que le prêtre ayant officié lors d’une messe en hommage à Philippe Pétain, célébrée samedi à Verdun.
Les faits se sont déroulés à l’issue de la cérémonie religieuse. Selon des informations rapportées par l’agence Anadolu, Jacques Boncompain a qualifié Philippe Pétain de « premier résistant de France ». Ces propos sont à l’origine de l’ouverture des poursuites judiciaires. La tenue de cette messe dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Verdun avait elle-même suscité une vive controverse.
Initialement interdite par le maire de la ville, la messe a finalement été autorisée par une décision du tribunal administratif de Nancy. Le préfet de la Meuse a confirmé sur Franceinfo que la décision de justice a été appliquée, assurant la sécurité des participants et le droit des opposants à manifester pacifiquement. Une cinquantaine de personnes se sont d’ailleurs rassemblées pour exprimer leur désaccord.
Le maire de Verdun a réaffirmé son opposition morale et historique à cet hommage. « Pétain n’est pas le héros de Verdun. Le héros de Verdun, c’est le soldat », a-t-il déclaré, s’interrogeant sur la pertinence de célébrer « celui qui a contribué à la déportation et à l’assassinat de dizaines de milliers de victimes ». L’élu a également souligné l’importance d’engager des démarches pour que le président de l’association, auteur de « propos révisionnistes », soit condamné.
Figure historique française, le maréchal Philippe Pétain est associé à la victoire de la bataille de Verdun en 1916 durant la Première Guerre mondiale. Son rôle à la tête du régime de Vichy entre 1940 et 1944, qui a collaboré avec l’Allemagne nazie et participé à la déportation de Juifs, a cependant durablement terni sa réputation.
