La décision prise par le directeur de Sciences Po, Luis Vassy, d’annuler la conférence prévue avec l’eurodéputée Rima Hassan a été confirmée par le Conseil d’État. En date du vendredi 29 novembre, cet arbitrage annule un jugement antérieur du tribunal administratif de Paris, lequel avait initialement ordonné de reprogrammer l’événement.
La décision de la haute juridiction repose sur la situation interne à Sciences Po. L’établissement connaît des tensions, notamment en lien avec les prises de position publiques de Rima Hassan concernant l’occupation de l’université et ses blocages fréquents. Le Conseil d’État a déclaré que l’annulation de l’événement ne constituait pas une atteinte grave et manifeste à la liberté d’expression et de réunion des étudiants.
Initialement prévue le 22 novembre par l’association Students for Justice in Palestine, la conférence avait été annulée par le directeur Vassy en raison de « troubles à l’ordre public ». Cette décision a été motivée par des slogans hostiles et des blocages fréquemment observés au sein de l’établissement.
En réaction, Rima Hassan a critiqué l’annulation de sa conférence, qualifiant la décision d’atteinte au pluralisme. Son intervention devait porter sur l’embargo sur les armes à destination d’Israël. Vincent Brengarth, son avocat, a dénoncé « une décision sombre pour les libertés », affirmant qu’aucune preuve de trouble réel n’avait été apportée pour justifier l’interdiction.
Ce jugement s’inscrit dans un contexte de restrictions répétées des conférences de Rima Hassan dans plusieurs institutions. En mai dernier, une interdiction similaire à l’université Paris-Dauphine avait été annulée, et très récemment, le tribunal administratif de Strasbourg a jugé disproportionnée une interdiction comparable.