Maître Vincent Brengarth, l’avocat de Mohamed Lamine Aberouz, a exprimé son mécontentement face à la condamnation de son client dans l’affaire de l’attentat de Magnanville. Selon lui, le jugement a été rendu « en dépit de sérieux doutes » concernant la présence de son client sur les lieux du crime.
Dans une déclaration publiée sur le réseau social X, l’avocat parisien a déclaré que les preuves n’étaient pas suffisamment solides pour confirmer la présence d’Aberouz au domicile des victimes le soir de l’attaque. Il a ainsi affirmé que « la confirmation de la perpétuité contre M. Aberouz, en dépit des sérieux doutes quant à sa présence au domicile des victimes, confirme le caractère à sens unique de ces procès ».
Maître Brengarth, auteur de « Défendre l’impossible », a également exprimé son scepticisme quant à l’équité des procédures judiciaires dans les affaires de terrorisme, estimant que même en absence de preuves irréfutables, les condamnations lourdes sont fréquentes. Il a souligné que la décision de la Cour d’Assises spéciale de Paris était discutable, soulignant que « le doute a profité à l’accusation ».
Selon les informations relayées par Anadolu, cette ligne de défense avait aussi été adoptée dans l’affaire Samuel Paty, où les avocats des condamnés avaient dénoncé des injustices similaires. Les condamnés dans cette affaire, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, avaient également fait appel de leurs peines, critiquant le verdict comme étant injuste.
Concernant le dossier de l’attentat de Magnanville, Aberouz a soutenu tout au long de son procès qu’il était innocent. Les meurtres de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing avaient été perpétrés par Larossi Abballa, dont le corps avait été retrouvé après l’assaut donné par la police. Une trace ADN d’Aberouz avait été découverte sur l’ordinateur des victimes, ce que l’accusation a utilisé pour affirmer sa présence sur les lieux, malgré la défense qui a infirmé cette interprétation, arguant qu’il pouvait s’agir d’un ADN transféré par Abballa lui-même.
En dépit des arguments de la défense, Mohamed Lamine Aberouz a été reconnu coupable et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans en octobre 2023. Cette peine a été confirmée en appel, mais Maître Vincent Brengarth a déclaré l’intention de son client de se pourvoir en cassation.