France : Journée internationale de lutte contre l’islamophobie

Ce samedi 15 mars marque la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie. Cette occasion permet d’évaluer la situation actuelle et le travail des associations engagées contre les discours de haine envers les musulmans.
En France, le climat politique actuel tend à normaliser les discriminations envers la communauté musulmane. Ces circonstances suscitent des inquiétudes quant aux atteintes potentielles aux libertés individuelles. Lors d’un entretien avec nos confrères d’Anadolu, Jawad Bachare, un militant des droits de l’Homme, a détaillé les efforts pour combattre l’islamophobie ainsi que les difficultés rencontrées par les victimes, les associations, et les activistes concernés.
Jawad Bachare affirme que « la situation actuelle en France est marquée par un affaiblissement significatif du tissu associatif impliqué dans la lutte contre l’islamophobie ». Il souligne que les dissolutions du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI) ont « considérablement réduit la capacité de ces groupes à sensibiliser et à agir contre les actes islamophobes ».
Malgré les fermetures justifiées par des accusations d’incitation à la haine ou à la violence, ces décisions ont été âprement contestées par des organisations telles qu’Amnesty International, qui mettent en avant un manque de preuves solides. Jawad Bachare indique aussi que « les rares associations encore actives subissent des attaques incessantes, compliquant leur travail d’accompagnement des victimes ».
Il évoque également l’effet dissuasif de ces dissolutions sur d’autres organisations qui craignent aussi de disparaître. Cette situation pourrait paralyser la lutte contre l’islamophobie en France et affecter les libertés associatives. « Dans ce contexte de répression accrue des libertés d’association et d’expression, la lutte contre l’islamophobie se fragilise », note Bachare.
Le militant des droits humains observe que « les discours politiques en France ont évolué vers une normalisation de l’islamophobie, souvent justifiée par la défense de la laïcité ». Selon lui, cette tendance radicalise le discours concernant l’islam, et les médias et politiciens contribuent à légitimer ces attitudes discriminatoires.
Le militant souligne qu’un musulman sur deux en France rapporte avoir subi une discrimination, ce qui affecte la vie quotidienne des musulmans. Ce climat pousse certains à s’interroger sur leur avenir dans le pays.
Jawad Bachare estime nécessaire de renforcer les moyens d’action des associations et d’améliorer la protection juridique des victimes. Il prône une meilleure formation des forces de l’ordre pour reconnaître cette discrimination et suggère d’introduire des programmes scolaires pour sensibiliser dès le plus jeune âge.
Enfin, il appelle à la mobilisation de la société civile afin de créer des espaces de dialogue inclusifs où les musulmans peuvent exprimer leurs préoccupations sans crainte.
En conclusion, la lutte contre l’islamophobie exige un engagement collectif, avec des actions concrètes de la part des pouvoirs publics, des associations et de la société civile. Sans cela, le risque de perpétuation des discriminations et de la stigmatisation grandit, menaçant les principes fondamentaux d’égalité, de fraternité et de justice. Ces informations ont été recueillies sur le site de nos confrères d’Anadolu.
Pour rappel, la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, instaurée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, est célébrée le 15 mars avec une première édition qui a eu lieu en 2023.