L’association des Juristes pour le Respect du Droit International (JURDI) a initié ce jeudi une procédure judiciaire en France contre la société américaine Airbnb. Selon les informations rapportées par l’agence Anadolu, cette action vise à obtenir l’arrêt de la diffusion d’annonces de location situées dans les colonies israéliennes en territoires palestiniens, des activités que l’association qualifie de participation à des crimes de guerre.
Représentée par Me Hélène MASSIN–TRACHEZ du barreau de Lyon et Me Julien BAYOU du barreau de Paris, l’association JURDI fonde sa démarche sur le Droit International Humanitaire. Selon ses avocats, « l’action de JURDI est de tenir pour responsables les entreprises qui tirent profit et participent au maintien et au développement de ces activités illégales constitutives de crimes de guerre ». Ils rappellent que le transfert de populations dans des territoires occupés est formellement interdit et constitue un crime de guerre.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte de dénonciations répétées au niveau international. En 2020, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU avait publié une liste d’entreprises impliquées dans des activités commerciales liées au peuplement illégal des territoires palestiniens. La rapporteuse spéciale des Nations Unies, Francesca Albanese, avait également pointé du doigt plusieurs sociétés qui « tirent profit de l’économie israélienne fondée sur l’occupation illégale ». La situation sur le terrain reste tendue, avec des opérations militaires régulières en Cisjordanie.
Selon nos informations, la plateforme Airbnb avait proposé environ 350 logements dans les territoires palestiniens occupés en 2025. L’entreprise avait brièvement annoncé son retrait de la Cisjordanie après la publication d’un rapport de Human Rights Watch, avant de revenir sur sa décision. Depuis 2019, Airbnb affirme reverser les bénéfices issus de ces locations à des organisations non gouvernementales. Pour JURDI, « ces locations ignorent l’illégalité de l’occupation de ces territoires par Israël et celle des colonies de peuplement ». Des témoignages concernant le traitement des Palestiniens illustrent par ailleurs la complexité du conflit.
L’association demande à la justice française de contraindre la plateforme à retirer les annonces concernées. Cette action judiciaire fait suite à une décision de la Cour internationale de justice qui, en juillet, a déclaré illégale l’occupation israélienne des territoires palestiniens et a exigé l’évacuation de toutes les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
