La mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal, qui s’est achevée jeudi après deux semaines de discussions à Dakar, n’a pas débouché sur un nouvel accord de programme avec les autorités sénégalaises. Un retard qui suscite des interrogations sur la nature des échanges entre les deux parties. « un accord encore en discussion », d’après Dr Bocoum.
Selon l’économiste Dr Seydou Bocoum, il ne faut pas y voir un blocage politique, mais plutôt un réajustement technique.
« C’est une mission de deux semaines qui s’est terminée sans accord final, mais les discussions vont se poursuivre. Le FMI a formulé plusieurs recommandations, notamment sur la dette publique et la réduction des subventions à l’énergie », explique-t-il.
Le Sénégal souhaitait mobiliser environ 4 600 milliards de F CFA, dont 2 500 milliards en devises étrangères, dans le cadre de ce nouveau programme. L’objectif est de renforcer la soutenabilité de la dette et d’accéder plus facilement aux marchés internationaux.
« Ce programme est essentiel pour rassurer les autres partenaires financiers et maintenir la confiance des bailleurs », souligne Dr Bocoum.
Interrogé sur une éventuelle « mise sous tutelle technique » du Sénégal par le FMI, l’économiste tempère :
« Il ne s’agit pas d’une tutelle. Le FMI demande surtout plus de transparence dans la gestion de la dette et une meilleure centralisation des informations budgétaires. C’est une exigence de bonne gouvernance, pas une ingérence. »
Pour Dr Bocoum, l’enjeu principal reste la crédibilité économique du pays.
« Le chef de l’État et son équipe doivent veiller à ce que les ajustements restent raisonnables et compatibles avec les réalités sociales. Il faut trouver l’équilibre entre rigueur budgétaire et stabilité sociale », ajoute t-il sur la Rfm.
