Fistule obstétricale: près de 2 millions de femmes touchées

La fistule obstétricale est en train de faire des ravages au Sénégal, surtout dans les régions. La fistule obstétricale est surtout répandue dans les communautés pauvres d’Afrique sub-saharienne et d’Asie du sud où l’accès aux soins obstétriques est limité. Près de deux millions de femmes vivent avec une fistule dans les pays en développement et quelques 50 000 à 100 000 nouveaux cas apparaissent chaque année.

La fistule obstétricale est une lésion résultant de l’accouchement qui a été relativement négligée, malgré son impact destructeur sur la vie des adolescentes et des femmes. Elle est généralement causée par un travail prolongé et difficile, parfois de plusieurs jours, sans intervention obstétrique pratiquée en temps voulu, généralement une césarienne, pour mettre fin aux pressions excessives exercées par le foetus sur l’organisme de la femme. Les effets sont souvent dévastateurs : le bébé meurt dans la plupart des cas et la femme souffre d’une incontinence chronique. Incapable de contrôler l’écoulement de l’urine ou l’excrétion des matière fécales, elle est souvent abandonnée par son mari et sa propre famille, voire bannie de sa communauté.

La fistule apparaît par travail bloqué sans assistance peut durer de six à sept jours, bien qu’en général le foetus meurt après deux ou trois jours. Durant ce travail prolongé, les tissus mous du bassin sont compressés contre la tête descendante du bébé et l’os pelvien de la mère. Le manque d’écoulement de sang entraîne la mort des tutus, qui crée une fistule – ou trou – entre le vagin et la vessie de la mère, ou entre le rectum, ou les deux. Le résultat est une fuite chronique d’urine et/ou de matières fécales.

Elle survient lorsque des soins obstétriques d’urgences ne sont pas dispensés à temps aux femmes qui développent des complications lors de l’accouchement. Les femmes qui vivent dans des zones rurales avec un accès limité aux soins médicaux, sont particulièrement en danger. Avant les progrès de la médecine au 20è siècle, la fistule était fort répandue en Europe et en Amérique du Nord. De nos jours, elle est quasi inconnue dans les pays développés où les soins obstétriques sont largement accessibles. La pauvreté, la malnutrition, les services de santé déficients, les mariages et grossesses précoces et la discrimination basée sur le genre sont les causes multiples à la base de la fistule obstétricale.

Les différents types de fistules ou trous dans les organes, peuvent se produire pour diverses raisons dans différentes parties du corps, telles les poumons et le système digestif. L’endommagement de tissus, causé par un travail prolongé et qui cause une incontinence, s’appelle une fistule obstétricale. Le canal vaginal peut aussi être rompu suite à un viol avec violence aggravée. En 2003, des milliers de femmes en République Démocratique du Congo s’enquirent d’un traitement contre la « fistule traumatique » causée par les viols collectifs systématiques qui eurent lieu dans le pays lors des cinq premières années de la guerre. Il y eut tant de plaintes que la destruction du vagin est considérée comme une blessure de guerre et les médecins la classent parmi les crimes de guerre.

Pourquoi si peu de gens sont-ils informés sur la fistule obstétricale ?

La fistule obstétricale est un problème relativement occulté, en grande partie parce qu’il touche les membres les plus marginalisés de la société : les femmes jeunes, pauvres et illettrées des régions reculées. Beaucoup d’entre elles n’ont pas recours aux services de traitements, soit parce qu’elles ne savent pas que la fistule peut être guérie, soit parce qu’elles ne peuvent pas honorer le coût de l’opération.

L’opération de la fistule entraîne-t-elle des risques quelconques?

Comme toute opération chirurgicale, celle de la fistule comporte un certain risque. Les complications possibles sont les suivantes : blocage du cathéter urinaire, infection, interruption de l’écoulement de l’urine, et réouverture de la fistule; il est le plus souvent possible d’y remédier. Il arrive qu’une patiente meurt, mais rarement. Le taux de décès attesté pour l’opération de la fistule est compris entre 0,5 et 1% dans l’Afrique subsaharienne. Un soigneux dépistage s’impose avant l’opération, car les femmes atteintes d’une fistule sont généralement sous-alimentées et peuvent ainsi être plus exposées à contracter une maladie. Il est tout aussi essentiel de dispenser des soins postopératoires et d’assurer un strict suivi à long terme pour tenir sous contrôle les problèmes de caractère tant chirurgical que médical qui pourraient se poser.

Source: UNFPA

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire