États-Unis : Le juge Boasberg critique l’administration Trump sur une affaire de déportation

Un juge américain a exprimé des doutes concernant une décision prise par l’administration Trump en mars. Le 15 mars, James Boasberg, le juge en chef du tribunal de district de Columbia, a interrompu les vols de déportation de plus de 200 Vénézuéliens. Ces individus étaient soupçonnés d’appartenir au gang Tren de Aragua. Cette mesure était justifiée par l’administration américaine au moyen de la loi de 1798 sur les ennemis étrangers, une réglementation rarement invoquée.
Cependant, il a été révélé que des déportés n’ont jamais eu l’opportunité de contester leur appartenance supposée à un gang. Certaines personnes, qui résidaient légalement aux États-Unis, sans casier judiciaire et avec des preuves tangibles de leur non-affiliation à des bandes criminelles, ont également été expulsées.
Boasberg a commenté : « Il y a une probabilité raisonnable que ce ne soit pas correct », en soulignant que les avions auraient dû être redirigés vers les États-Unis. Au lieu de cela, ils ont poursuivi leur vol vers El Salvador, où les passagers ont été emprisonnés dans un établissement de haute sécurité. Le ministère de la Justice, représenté par l’avocat Drew Ensign, affirme pourtant que l’ordre du tribunal a été respecté.
Interrogé sur les responsables qui ont ordonné la poursuite du vol, Ensign a mentionné des hauts fonctionnaires, sans pouvoir identifier ceux directement impliqués. Judge Boasberg pourrait envisager d’engager une procédure pour savoir qui n’a pas respecté l’ordre initial.
Alors que les avocats du ministère soutiennent que l’absence d’un ordre écrit n’obligeait pas l’administration à réagir, il est évoqué que le président Trump dispose de l’autorité nécessaire pour faire maintenir les vols vers leur destination. Cependant, la tension entre le pouvoir judiciaire et exécutif se fait sentir.
En conséquence, une nouvelle audience est prévue pour aborder cette affaire, le juge ayant déjà suspendu temporairement les vols basés sur la loi de 1798, tout en permettant la détention des individus jusqu’à leur passage devant le tribunal.
Cette affaire a entraîné une demande de destitution du juge Boasberg par le président Trump, incitant une intervention peu fréquente du juge en chef de la Cour suprême, John Roberts, pour rappeler l’indispensable séparation des pouvoirs. Ce rapport expresse les informations comme relaté sur Anadolu. * Traduit de l’anglais par Sanaa Amir