Etat D’urgence, Urgence D’Etat (Par Ada POUYE)

« Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience » Karl Marx

L’état du Sénégal vient de proclamer pour la troisième fois de son histoire l’état d’urgence suivi d’un couvre-feu. Autant pour les deux premières, l’état faisait face à une convulsion politique sans précèdent : avec la crise de 1968 qui remettait en cause les bases politiques du régime de Senghor, et avec la crise politique de 1988, où 7 ans après l’accession au pouvoir d’Abdou Diouf par l’article 35, autant aujourd’hui, la raison évoquée concerne une urgence sanitaire mondiale qui constitue une menace directe sur la vie des populations.

Cette proclamation de l’état d’urgence suivie du vote par l’Assemblée nationale de la loi habilitant le président de diriger par ordonnance intervient 13 mois après son élection à la présidence de la République. Le président a lancé un appel pour un dialogue politique après des élections paisibles.

Deux mois après la mise en place du comité National de dialogue politique, la pandémie du Coronavirus a chamboulé l’agenda et impose la suspension des activités du comité présidé par M. Famara Ibrahima Sagna. Apres le défilé de l’opposition en dormance depuis l’élection du président et des forces vives de la nation pour donner un blanc seing au président dans la gestion de la riposte au Coronavirus, c’était au tour de 33 députés de l’ Assemblée nationale de voter le 1er avril 2020, adoptant en plénière la loi d’habilitation, assortie d’une possibilité de prolongation de trois mois de l’état d’urgence. Ils ont voté à l’unanimité le texte autorisant le chef de l’État à prendre par ordonnances des mesures qui relèvent de la loi. Cette situation sera maintenue jusqu’en Juillet 2020 au mieux et en fonction de l’évolution de la situation de la pandémie.

Cependant, il est important de souligner que nous sommes en face d’un modèle d’état d’urgence unique parce que dicté par les menaces qui pèsent à la fois sur la santé publique et sur les fondements même du corps social et politique, la sécurité publique, la surveillance accrue des frontière, la mobilisation des ressources avec des mécanismes de contrôle et de rendre des comptes.

La loi d’habilitation concernant à la fois la prorogation de l’Etat d’urgence décrété par le président de la République au-delà de la période de douze jours, lui donne le droit de prendre, par ordonnances, dans un délai de trois mois à compter de la publication de la présente loi, toute mesure relevant du domaine de la loi, afin de faire face aux besoins d’ordre économique, budgétaire, sécuritaire et sanitaire.

Le décor est campé pour que l’habilitation puisse se focaliser sur la gestion de l’urgence de la pandémie, ce qui signifie de mon humble point de vue la facilitation pour les procédures de passation de marchés sur les équipements, médicaments et tous produits assimilés pour la gestion et la prise en charge des contacts et des malades du Covid-19 et des populations à risque, les réquisitions alimentaires, le contrôle du mouvement des populations, la sécurisation des frontières terrestres, maritimes, aériennes et fluviales, la mise sous astreinte du personnel médical et du personnel d’appui et des volontaires.

La déclaration du chef de l’Etat à la nation à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance donne une feuille de route sur le programme de la résilience économique et sociale. Ce programme en soi révèle l’ambition du chef de l’Etat de gérer l’impact de la pandémie sur le secteur économique avec la potentielle destruction des milliers d’emplois dont l’essentiel se trouve dans le secteur informel en dehors des hôtels, et le secteur social notamment pour les groupes les plus vulnérables aussi bien en milieu urbain que rural. Quelles sont les articulations entre ce programme et les autres programmes notamment DER, les bourses familiales, PUMA, PUDC PAPA, ANIDA, 3FPT en vue de leur réalignement programmatique comme filet social ?

Est-ce qu’il ne faudrait pas envisager une réaffectation des ressources déjà votées par l’Assemblée nationale pour non seulement la résilience mais aussi pour le relèvement ?

Sommes-nous en train de revenir à l’état providence qui étend son champ d’action et de régulation dans les domaines économiques et sociaux ? L’Etat se doit dans les conditions actuelles où l’économie est au ralenti de gérer les différents risques sociaux en termes de protection des emplois, de maladie, d’indigence, de protection des droits des femmes, des personnes âgées qui sont les plus vulnérables au Covid-19 et la famille.

Plus que tout, le Covid 19 remet en cause les fondements même du tissu socio économique et politique, la mondialisation et notamment les droits à l’éducation, à la santé, à l’emploi, à la circulation des biens et des personnes voire même à la dignité humaine qui doit nous amener à penser comment recoller les morceaux après la pandémie à l’échelle mondiale, continentale et mondiale ?

Aujourd’hui, le credo en chœur reste la riposte et la résilience en occultant le relèvement et c’est cela qui nous amène à nous interroger sur la nature de la gouvernance de la riposte.

Gouvernance de la riposte

« Les épidémies imposent leur éternel retour tout en conservant un inaltérable pouvoir de sidération. A travers elles s’expriment le désordre du monde et l’énigmatique nouveauté qui sans cesse défient le savoir. Les crises épidémiques sont des révélateurs de l’articulation du réel et du fatal, de la maîtrise perdue de la nature et de l’imaginaire du désastre ». Jean Lombard, Bernard Vanderwalle dans philosophie de l’épidémie, le temps de l’émergence, l’Harmattan, 2007.

Le monde compte aujourd’hui une population de plus de trois milliards de personnes qui sont confinées d’une manière ou d’une autre, ce qui se traduit par le chantier humanitaire le plus important après les deux guerres mondiales. Qui parle de chantier humanitaire, mission dévolue aux Nations Unies, doit parler en premier lieu de gouvernance et de coordination humanitaire. La gouvernance de la riposte est un élément clé en termes de leadership et de vision pour parvenir à des résultats probants.

Autant pour Ebola, nous avions eu droit à une gouvernance mondiale de l’épidémie qui a permis aux canadiens et russes de proposer des vaccins avec un appui technique et financier de la communauté internationale dans les trois pays concernés, autant avec la pandémie du Covid-19, l’OMS se contente de faire des alertes, de l’appui technique, mais chaque pays cherche à sauver prioritairement la vie de ses citoyens, ce qui ressemble à un sauve qui peut dans les limites des barrières nationales. L’épidémie a en commun avec la question du climat qu’elle nous rappelle que nous sommes tous dans le même bain et que nous nous en sortirons qu’ensemble, le désir de survie éveille ainsi une forme élémentaire de conscience citoyenne conclut Michel Dupuis Professeur à l’Institut supérieur de philosophie de l’UCLouvain.

C’est la plus grande illusion du siècle dans un contexte de globalisation que de croire que le confinement peut être une solution pérenne. Le budget programme voté lors de la 72 ème Assemblée générale de l’OMS qui est censée incarnée la coordination technique mondiale pour les années 2020/2021 est de 5, 840,4 millions de dollars dans le programme de base, dont 3,768,7 millions de dollars pour la polio, 1,071,7 millions de dollars pour les programmes spéciaux, et 1 milliard de dollars pour les opérations d’urgence.

L’allocation budgétaire de l’OMS Afro est de 1,161 millions de dollars, éclatée sur trois priorités programmatiques à savoir l’accès à la couverture sanitaire universelle, les situations d’urgence et un meilleur état de santé. C’est ce que l’OMS appelle le programme des 3 milliards de bénéficiaires. Quelle est la contribution de l’OMS et plus particulièrement de l’OMS Afro dans la riposte au moment où toutes les frontières sont fermées et quelle est sa relation avec les institutions africaines de pilotage de la santé ? Il s’agit d’interrogations sur l’effectivité de la coordination internationale dans le domaine des politiques internationales et nationales, des normes et des standards de santé.

Deux modèles s’opposent dans la gestion des pandémies tout en se complétantn: le modèle chinois de la dictature et le modèle démocratique. Les deux s’accordent sur le confinement et le traitement de cheval pour lancer la traque des cas et des contacts y compris en utilisant l’armée. Un détour sur le mode de gouvernance de la riposte face à l’épidémie Ebola : en Sierra Leone, c’est l’armée qui a été au centre de la riposte, tandis qu’en Guinée c’est le Dr Sakoba Keita qui a assuré la coordination de la riposte malgré le fait qu’un militaire occupait le poste de ministre de la Santé.

Le Nigeria s’est doté en 1999 d’une agence nationale de gestion des urgences et de 36 agences étatiques de gestion des urgences dont les budgets sont nettement supérieurs au soutien de la communauté internationale.

Au Sénégal, le parti pris démocratique avec une cellule de crise à la présidence de la République qui a été structurée lors du premier conseil présidentiel sur la pandémie, a créé un comité national des épidémies à travers le ministère de la Santé, un centre des opérations d’urgence sanitaire dirigé par le Dr Abdoulaye Bousso, des comités régionaux et départementaux des épidémies sous l’autorité des gouverneurs et préfets. Au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, il a été mis en place une task force.

Le ministre de la santé et de l’action sociale et son directeur de cabinet sont montés au créneau pour faire le briefing journalier en terme classique en s’appuyant sur les données du jour de manière brute, à savoir le nombre de tests, le nombre de personnes positives (cas importés, cas contacts et transmission communautaire, le nombre de décès et le nombre de guéris).

Le docteur Bousso dans ses brillantes interventions à chaque fois qu’on lui donne l’occasion revient avec pédagogie sur le profil épidémiologique, le docteur Alpha Sall sur les tests effectués et le professeur Seydi sur les traitements. L’exercice de communication du bilan, salutaire en soi, nous démontre qu’il y a des efforts à faire dans la stratégie d’information publique et de transparence sur le Covid-19. Cette posture renvoie à une médicalisation très rigide de la riposte tout en sachant que la prévention est la mère des batailles. La nature de notre société est basée sur l’oralité où la rumeur est aussi un moyen parallèle de communication pour tordre le cou aux informations technocratiques sans rendu socialement compréhensible.

La représentation populaire sur le virus porte sur le stigma de l’information officielle entachée de suspicion et qui constitue des freins à une démarche inclusive avec les communautés. Malgré les comptes rendus journaliers du ministre ou de son directeur de cabinet et les menaces sur la diffusion des fake news, les communautés se ré-approprient les messages officiels pour les réinterpréter à leurs manières au niveau des populations officielles.

La base des données du ministère doit être présentée par le directeur du COUS et nous renseigner sur le nombre total de personnes placées en quarantaine, le rapport avec le nombre de tests, leur localisation géographique, le nombre de porteurs sains communautaires, le nombre de personnes triées et référées à partir des centres de santé vers les centres de prise en charge, le nombre de décès communautaires enregistrés, le nombre de contacts recensés. En temps d’épidémie, tous les décès y compris communautaires doivent faire l’objet d’une autopsie.

Comment renforcer l’appropriation communautaire des messages sur le Covid-19 et reformuler de manière compréhensible les données sur le Covid-19 ?

C’est cela qui aurait pu justifier une plateforme communautaire multisectorielle de validation et de production des informations grand public, composée de médecins, d’épidémiologistes, de communicateurs pour le développement, de communicateurs traditionnels, de socio-anthropologues, d’experts en sécurité et de psychologues. Ce dispositif devrait s’appuyer sur la société civile sentinelle, les collectivités locales et les terroirs. La région de Dakar compte 1010 quartiers et 600 associations sportives et culturelles et les groupements de promotion féminins (ASC Sénégal 5600 GPF 6816) qui sont autant d’espace et d’acteurs volontaires de communication pour le changement de comportements afin de freiner la propagation du virus.

Urgences d’Etat : aller au-delà de la résilience par un programme de relèvement

La résilience économique et sociale est une stratégie qui permet aux populations de s’adapter aux chocs comme la crise humanitaire ou la crise sanitaire que nous connaissons aujourd’hui avec le Covid-19 tandis que le relèvement économique et social se pose après la crise en termes de réinsertion économique et sociale des groupes touchés par la crise sanitaire ayant un lien avec la capacité de l’économie locale à créer des opportunités d’emplois. La crise du Covid-19 a commencé à détruire des centaines d’emplois dans les secteurs du tourisme, du transport, tous les secteurs des petites entreprises individuelles et les emplois de résilience urbaine : il est important de penser à leur réinsertion à la fois sociale et économique.

Le président de la République a initié un important et vaste programme de résilience sociale et économique pour un montant de 1000 milliards à mobiliser au niveau interne et externe avec une affectation des ressources par secteur. Cette initiative est une indication sur une volonté politique forte et une nouvelle orientation stratégique qui devrait signifier une réorientation du Plan Sénégal Emergent pour parer à l’urgence.

Le secteur de la santé qui est un des motifs de cette vaste mobilisation nationale contre le Covid-19 mérite une allocation financière conséquente de 200 milliards en plus de des ressources allouées par les partenaires techniques et financiers. Ce sera une opportunité de se projeter au-delà de la riposte et élargir la couverture Maladie Universelle au niveau des terroirs, renforcer les plateaux techniques, les capacités pour la réduction de la mortalité infantile, améliorer la prise en charge des maladies cardiaques, des insuffisants rénaux, du cancer, éradiquer le paludisme, lutter contre la malnutrition, accroître la surveillance épidémiologique et favoriser l’intégration régionale de la santé à travers la CEDEAO : en somme, donner de la puissance à la souveraineté sanitaire.

Le secteur privé notamment le secteur des petites entreprises individuelles et le secteur informel (tailleurs, salon de coiffure, restauration, garage mécanicien, menuiserie, vendeuses de marchés fermés, artisanat, etc.) qui ne bénéficie d’aucun marché d’Etat doit être une priorité face à la violence «économique» du Covid-19.

La jeunesse de la population (plus de 70% à moins de 35 ans) constitue à la fois une opportunité et une menace pour la sécurité nationale si rien n’est fait pour leur trouver des emplois décents et pérennes. La crise doit être une opportunité pour renforcer les stratégies de souveraineté alimentaire avec une agriculture modernisée et innovante. Notamment tous ces jeunes femmes et hommes diplômés ou non, alphabétisés, jeunes vendeurs ambulants, laveurs de voitures, cireurs, parcmètres humains, dont les énergies doivent être canalisées par un déploiement dans les exploitations agricoles.

Le plan de distribution de kits ménages alimentaire devrait s’appuyer d’abord sur la commercialisation des céréales produites localement dans la vallée, la Casamance, les Niayes, le Ferlo et le bassin arachidien. Pourquoi ne pas reprendre le programme Haute intensité de main d’œuvre (HIMO) avec des volontaires de la riposte en échange d’aliments ? La souveraineté alimentaire du Sénégal est aussi à ce prix.

Les fonds alloués au secteur de l’éducation concernent exclusivement le secteur privé de l’enseignement avec une non-prise en compte des effets de la crise sur le secteur public qui a des besoins aussi importants pour terminer l’année scolaire et innover dans les approches pédagogiques. Ne devrions-nous pas nous projeter sur comment gérer les gaps en matière d’éducation post Covid-19 pour accélérer et généraliser l’éducation y compris pour les adultes ?

Dans la perspective de la pérennité des transformations et des perspectives attendues de l’après Covid-19, chaque ministère, chaque institution, chaque entreprise, chaque plateforme de la société civile devrait se doter de plan de contingence pour la mitigation des risques. Le plan de contingence du ministère de la santé et de l’action sociale s’appuie sur 4 piliers, à savoir la détection des cas suspects et des cas confirmés, l’isolement rapide desdits cas, le renforcement des moyens de prévention et le contrôle des infections dans les structures sanitaires et en communauté, l’intensification de la communication de risque sur l’infection et la participation des populations aux mesures de riposte, et la coordination des interventions de riposte à l’épidémie.

Il faut reconnaître le travail effectué par l’ensemble des personnels et des structures de santé pour la coordination des opérations d’urgence avec la mise à l’échelle des structures de prise en charge de manière décentralisée. On ne peut parler de plan de contingence en occultant la dimension d’un plan de déploiement du personnel qualifié, le renforcement de leurs capacités et la motivation des personnels des structures de santé.

Le ministre de la Culture et de l’information a développé une approche inclusive avec les artistes, les entreprises de presse. C’est grâce à cette approche que nous avons pu avoir une vaste appropriation des médias qui n’ont jamais autant couvert une pandémie. Le nombre d’articles et de reportage dans les médias sur le Covid-19 traduit l’attitude citoyenne et responsable des entreprises de presse.

Je dois souligner que les journalistes Elhadj Assane Gueye de RFM en wolof et Abdoulaye Mboup de SenTv en français se sont singularisés à travers une approche à la fois pédagogique et éducative, sans oublier i-radio qui réussit à donner des informations exclusives en première ligne. Il en est de même avec les artistes peintres, les musiciens de tous genres, le rappeur, Mbalax qui ont été prolixes dans les créations originales sur le Covid-19. Après l’apartheid et Mandela, et dans une moindre mesure le sida, le Covid-19 a suscité un intérêt et une création artistiques sans précèdent dans l’histoire de la musique sénégalaise.

Le Sénégal va se réveiller après la crise du Covid-19 avec le devoir de redéfinir les nouveaux contours d’une société transformée à son insu et souvent contre son gré sous le diktat de nouveaux rapports de la géopolitique mondiale. Cette situation interpelle d’abord et avant tout l’Union africaine et les commissions économiques régionales qui doivent profiter de cette opportunité à la face du monde pour assumer son leadership sans verser dans les solutions de ponctionnés et pourvoyeurs des opportunités aux autres continents. À l’Afrique de bien gérer cette pandémie par une meilleure intégration des ripostes à l’échelle continentale dans une perspective de mutualisation des efforts, des politiques, des connaissances, des nouvelles technologies et de l’innovation.

Le monde post Covid-19 ne sera pas le même au plan de la géopolitique mondiale, nous allons assister à des transformations majeures dans la gestion de nos cités et l’Afrique sera obligée de réinventer un nouveau monde, définir des liens avec le monde, basés sur la coopération internationale humanisée et non sur un confinement. Ceci devrait se faire et se préparer maintenant avec un sommet virtuel pour en tirer des leçons, pour échanger des expériences et dégager des perspectives africaines de résilience et de relèvement socio-économique et politique.

Avec toutes les péripéties que notre continent a subies dans son histoire, il a démontré à la face du monde qu’il a toujours été résilient face à tous les chocs multiformes. La force africaine réside dans sa cohérence culturelle dont le ciment reste les connaissances, les valeurs, des croyances et des règles de vie communes, permettant de vivre et de travailler ensemble en s’appuyant sur la même vision du monde…et en la partageant sans crainte ni peur de l’avenir.

Ada Pouye, Expert en Coordination humanitaire

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