Est de la RDC : Près de dix mille personnes ont fui vers le Burundi depuis le 14 février
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Le Burundi a accueilli près de dix mille personnes qui fuient en provenance de la République démocratique du Congo (RDC) voisine du 14 au 16 février 2025, a déclaré lundi dans un communiqué, le ministre burundais de l’Intérieur, Martin Niteretse.
Selon le ministre, dès leur arrivée au Burundi, ces réfugiés sont rassemblés « dans des centres d’accueil de Gihanga en province de Bubanza et à Cibitoke pour passer à l’identification en vue de séparer les militaires éventuels des civils, les malades et les biens portants… afin de continuer à les assister ».
Le ministre a aussi précisé que le HCR collabore avec les autorités burundaises « afin que les problèmes qui se manifestent dans l’accueil de ces voisins puissent être résolus « , rapporte Anadolu.
Cette vague de réfugiés intervient au lendemain de la prise de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, par le M23.
Pour rappel, les rebelles du M23 avaient conquis la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, fin janvier dernier lors d’une offensive rapide contre l’armée congolaise. Suite à cette victoire, les rebelles ont poursuivi leur avancée dans la province voisine du Sud-Kivu où ils ont conquis plusieurs autres localités.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe « terroriste » et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.
Pour Kigali, « la question du M23 est une menace sécuritaire pour le Rwanda ». « La RDC, à cause de l’assimilation permanente du M23 au Rwanda, a bâti une large coalition militaire avec des soldats burundais, avec des mercenaires européens, des miliciens Wazalendo et des génocidaires FDLR », avait soutenu le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, dans une interview accordée à Africa 24.