Élection en Côte d’Ivoire : les figures de l’opposition définitivement écartées

Élection en Côte d’Ivoire : les figures de l’opposition définitivement écartées

La scène politique ivoirienne connaît un rebondissement majeur à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre. Quatre personnalités phare de l’opposition ont été définitivement éliminées de la course électorale, selon la liste définitive rendue publique ce mercredi 4 juin.

Parmi elles, Tidjane Thiam, autrefois président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a été radié après qu’une décision judiciaire a établi qu’il n’avait pas la nationalité ivoirienne lors de son inscription. Laurent Gbagbo, ancien président, son proche collaborateur Charles Blé Goudé, ainsi que Guillaume Soro, ex-premier ministre actuellement en exil, sont exclus de longue date à cause de condamnations judiciaires, sans réintégration prévue. Ni candidats ni votants, ces leaders de l’opposition voient leur participation à l’élection fermée.

Le président Alassane Ouattara, âgé de 83 ans et au pouvoir depuis 2011, figure sur la liste électorale. Il n’a toutefois pas encore annoncé s’il se présentera pour un quatrième mandat. Le dilemme s’accentue alors que l’actuel bureau de la Commission électorale indépendante (CEI), sous la présidence d’Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, affirme qu’aucune révision ne sera faite avant le scrutin du 25 octobre. Cette position a été confirmée lors d’une conférence de presse ce lundi.

Tidjane Thiam, depuis l’étranger où il séjourne depuis plusieurs mois, a exprimé sa désapprobation dans un communiqué relayé par Sud Quotidien. Il y qualifie sa radiation de « triste mais éloquent exemple » de l’érosion démocratique en Côte d’Ivoire et a saisi le Comité des droits de l’homme des Nations unies pour motif de violation des droits politiques fondamentaux. Son avocat, Mathias Chichportich, a dénoncé une décision « arbitraire et discriminatoire », n’offrant aucun recours.

De son côté, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo a exprimé ses regrets face à ce qu’il qualifie de « passage en force » par le pouvoir en place. « Il est regrettable que l’écoute et le dialogue n’aient pas été privilégiés », a confié son porte-parole Jean-Gervais Tchéidé à l’AFP, relayé par nos confrères de Sud Quotidien. Cependant, l’opposition assure vouloir maintenir la pression.

Malgré ces exclusions, d’autres opposants comme Simone Ehivet Gbagbo, Jean-Louis Billon et Pascal Affi N’Guessan restent en lice pour concourir. Néanmoins, la coalition d’opposition reste sceptique quant à la tenue de scrutins pacifiques, affirmant que les « conditions » nécessaires ne sont pas rassemblées.

La liste électorale recense aujourd’hui 8,7 millions d’électeurs parmi une population en forte croissance, notamment en raison d’une démographie dynamique et de nombreuses jeunes personnes ne pouvant encore voter. La CEI, régulièrement accusée de partialité, maintient sa neutralité, affirmant que ses décisions reflètent celles d’une justice indépendante.

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    Je valide les plus sombres moments de la CI ont été causés par Gbagbo, Goudé, et Soro! Il faut les exclure à jamais

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